Publicité

Londres, capitale européenne de la high-tech

La capitale britannique attire plus d'investissements étrangers dans la high-tech que toute la France. Le secteur emploie 200.000 personnes à Londres.

ECH21960093_1.jpg

Par Vincent Collen

Publié le 17 juin 2015 à 01:01

Boris Johnson, le maire de Londres, s'était illustré en 2013 en affirmant que la capitale britannique était devenue la sixième ville de France, devant Bordeaux, à force d'attirer les expatriés. Cette semaine, le flamboyant édile a mis en avant une nouvelle comparaison gênante pour l'hexagone, dans la high-tech cette fois. Au cours des dix dernières années, Londres a attiré plus d'un millier d'investissements étrangers dans le secteur de la technologie, selon un classement d'EY dévoilé à l'occasion de la London Technology Week qui se tient cette semaine (voir graphique).

C'est presque trois fois plus que Paris, en deuxième position avec 381 projets, et même mieux que la France entière (853 investissements directs étrangers) ou l'Allemagne (720). Toujours prompt à manier les superlatifs lorsqu'il parle de sa ville, Boris Johnson a vanté lundi « le mélange sans équivalent d'investisseurs, de talent et de créativité » qui explique « l'incroyable histoire de la tech à Londres » selon le maire conservateur. Tessa Jowell, l'une des candidats à la mairie dans l'opposition travailliste, s'est montrée plus mesurée. Elle juge que les loyers astronomiques de la capitale risquent de pénaliser la croissance du secteur, de même que la pénurie de compétences. Elle a aussi critiqué la qualité des connexions haut débit dans la capitale, « parmi les pires du pays » selon elle.

Malgré ces faiblesses, l'afflux des capitaux, américains surtout, est indéniable. Les Etats-Unis ont représenté plus de la moitié des investissements étrangers dans la high-tech londonienne ces cinq dernières années, montre l'étude d'EY. Le Royaume-Uni fait souvent figure de tête de pont en Europe pour les entreprises américaines. L'Inde et la France arrivent loin derrière. Au total, les investisseurs étrangers et britanniques ont injecté plus de 3 milliards de livres à Londres depuis 2010, estime Oxford Economics dans une autre étude commandée par la mairie.

30.000 emplois créés en cinq ans

Publicité

Ces investissements ont généré un véritable boom. Il y aurait environ 40.000 entreprises actives dans le secteur de la high-tech sur les rives de la Tamise, 12.000 de plus qu'en 2010. Il s'agit essentiellement de petites sociétés, mais la capitale accueille aussi 17 entreprises créées il y a moins de quinze ans dont la valorisation dépasse le milliard de dollars, selon GP Bullhound. Parmi elles, TransferWise, spécialiste des transferts d'argent internationaux, AO, un site de vente en ligne d'électroménager, ou encore Rightmove, un site immobilier. Là encore, les autres pays sont loin derrière. L'Allemagne ne compte que quatre sociétés répondant à ces critères, et la France trois.

Près de 30.000 emplois ont été créés en cinq ans dans le secteur à Londres. Les technologies numériques emploient aujourd'hui quelque 200.000 personnes dans la capitale. Cela représente encore une toute petite proportion de l'emploi total (3 %) dans une métropole à l'économie très diversifiée, mais la part de la high-tech, qui progresse plus vite que la finance notamment, ne cesse d'augmenter. Le numérique représente déjà 5 % du PIB londonien, soit 18 milliards de livres (25 milliards d'euros). Oxford Economics prévoit une croissance de 5 % par an d'ici à 2025.

Correspondant à Londres Vincent Collen

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xx0urmq-O.jpg

SNCF : la concurrence peut-elle faire baisser les prix des billets de train ?

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

Publicité