INTERACTIF. Effectifs des médecins : où ça grimpe ? Où ça baisse ?

Le nombre de médecins est en forte baisse en région parisienne, les praticiens cherchant une meilleure qualité de vie, notamment dans l'ouest de la France.

INTERACTIF. Effectifs des médecins : où ça grimpe ? Où ça baisse ?

    C'est grave, docteur ? Les effectifs de médecins continuent de baisser en France en 2015, de 0,2 % par rapport à 2014, selon l'étude annuelle du Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom), publiée mardi. Un chiffre qui prend uniquement en compte les professionnels en activité régulière, c'est-à-dire travaillant au même endroit.

    La hausse enregistrée à la fin des années 2000, jusqu'à passer la barre des 200 000 médecins actifs et «sédentaires» en 2010, a ensuite marqué un coup d'arrêt pour décliner jusqu'à aujourd'hui. Et ce n'est pas fini ! Ces effectifs «ont une forte probabilité de continuer de décroître d'ici à 2025», relève l'Atlas 2015 de la démographie médicale. Ainsi, la France devrait, au total, perdre plus de 2 200 praticiens en 15 ans.

    Une baisse largement compensée par un nombre toujours plus important de médecins retraités (plus de 65 000 au 1er janvier), dont un sur cinq continue à travailler, et de médecins remplaçants (près de 11 000). Mais la baisse est éprouvée plus durement dans certaines régions.

    Les Franciliens mettent le cap à l'ouest

    La tendance reste mauvaise dans plusieurs déserts médicaux connus : la Creuse, l'Indre, la Lozère, la Mayenne et surtout la Nièvre qui a perdu ces huit dernières années 15,5 % de ses médecins. Au niveau régional, c'est l'Ile-de-France qui enregistre la plus forte baisse (-6 %) sur cette période, Paris et les Yvelines ayant perdu respectivement 8,2 % et 9,6 % de leurs médecins.

    Entre 2007 et 2015, 1835 médecins ont quitté l'Ile-de-France, en particulier le département de Paris (40, 2% d'entre eux) où ils ont fui les prix de l'immobilier. Ils ont rejoint principalement les régions Provence-Alpes-Côte-d'Azur, Rhône-Alpes et Bretagne, à la recherche d'une meilleure qualité de vie.

    L'Auvergne, la Haute-Normandie, la Lorraine et Poitou-Charentes ont globalement stabilisé leurs effectifs, même si la situation dans l'Allier, les Ardennes et la Charente continue d'inquiéter.

    Les départements du littoral atlantique se sont, quant à eux, révélés très attractifs. Pays-de-la-Loire a vu croître de 6 % le nombre de ses praticiens, la Loire-Atlantique de 11,7 % ! Un quart des médecins arrivant dans cette région ou dans la Bretagne voisine sont venus d'Ile-de-France.