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Le Tour de France 2015 en jeu vidéo, une expérience atypique et hypnotisante

J-2 avant le départ de la Grande Boucle. Nous sommes partis en reconnaissance d’étapes sur PlayStation 4 et Xbox One, avec le jeu officiel du Tour de France.

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Publié le 02 juillet 2015 à 12h49, modifié le 02 juillet 2015 à 12h54

Temps de Lecture 5 min.

Tour de France 2015, le jeu vidéo.

Frank Schleck s’appelle F. Schluck ; la caméra hélicoptère ne s’arrête pas sur les petits villages romans du IXe siècle ; et une courte intro musicale jouée au synthé remplace les concours de reprises d’Yvette Horner dans les villes-étapes d’avant-course. Et pourtant, c’est bien le parcours officiel du Tour de France, qui s’élancera samedi d’Utrecht, aux Pays-Bas, pour rejoindre l’avenue des Champs-Élysées le 26 juillet 2015, que propose de parcourir ce jeu.

Développé par le studio francilien Cyanide et déjà disponible dans le commerce depuis la mi-juin, Tour de France 2015 est plus qu’une simple simulation dédiée à la Grande Boucle. Il propose également de courir le Critérium international de la route et celui du Dauphiné – les deux autres courses par étapes majeures des organisateurs du Tour, Amaury Sports Organisation (ASO) – ainsi que de prendre part à d’inattendus contre-la-montre en descente.

Beaucoup plus chiche en contenu que son grand frère obsessionnel sur PC, Pro Cycling Manager 2015 (du même studio), Tour de France 2015 vaut surtout pour l’expérience qu’il propose, celle d’être plongé au cœur du peloton, de voir les paysages bucoliques de s’ouvrir devant soi, de s’enivrer de l’adrénaline d’un sprint final collectif comme d’agoniser sur l’asphalte, pris d’une interminable fringale en fin de col.

Gestion tactique et interface peu amicale

À la manière d’un jeu de cartes, chaque cycliste est défini par une dizaine de caractéristiques chiffrées, dont le sens abscons se révèle en cours de course : un tel verra sa jauge bleue d’endurance s’épuiser rapidement à chaque col, l’obligeant à pédaler au ralenti, tandis que tel autre, particulièrement expert en descente, profitera des pentes négatives pour se refaire la santé. Jusqu’au moment fatidique où le joueur, obnubilé par ses petites jauges, se retrouve lancé dans les derniers hectomètres, partagé entre la tentation de courir abrité derrière un concurrent peu véloce pour rentrer dans les vingt premiers, ou de matraquer le bouton d’attaque, et jouer le podium coûte que coûte, au risque de la fringale.

Parfois, la retransmission d’une étape du point de vue d’un cycliste faillit. Le jeu est pourtant supervisé par un ancien cycliste professionnel reconverti dans le game design, qui a par exemple apporté le système des gels de ravitaillement en cours de route. Mais malgré ses velléités d’échappée virtuelle, le joueur bute régulièrement contre le mur de la réalité, avec des temps de chargement de plusieurs dizaines de secondes, des routes pavées de légers bugs d’affichage, ou encore des interfaces embrumées de menus à la fois trop denses et peu pratiques. On se voyait escalader le mont Ventoux, on se découvre bloqué devant les absurdités têtues d’un programme informatique. « Cassure, cassure au milieu du peloton ! », hurle alors le cerveau désabusé.

Pourtant, malgré tous ses défauts, Tour de France 2015 distille un étrange charme, hypnotique et entêtant. Il tient tout autant de la retranscription méticuleuse de la logique du sport, avec l’importance stratégique du vent et des alliances d’appoint, qu’au rythme cotonneux des courses, avec ses longs bancs de ligne droite, à n’avoir comme seule activité qu’à se calfeutrer au cœur du peloton, et se bercer des paysages qui défilent. Là, dans cet état de semi-veille où l’ennui se suspend pour laisser place au ronronnement du farniente, Tour de France 2015 effleure quelque chose de la vérité de la Grande Boucle. Mais quel dommage de ne pouvoir passer en mode automatique : maintenir un bouton, alors que sa PlayStation 4 ou sa Xbox One chante les cigales et l’été, c’est, déjà, un peu trop fatigant. Le jeu propose bien de passer l’étape en accéléré, mais il faut alors sortir dans un menu austère, et se priver du plaisir rare d’arpenter les campagnes en 3D.

L’avis de Pixels

On a aimé :

  • Les courses, stratégiques, réalistes et animées
  • Le charme bucolique des paysages
  • Les sensations dans les sprints, en descente et en montée
  • La possibilité de jouer à deux, dans la même équipe, sur la même télé
  • Le mode carrière rudimentaire mais bienvenu
  • Pouvoir choisir les étapes du Tour de France que l’on souhaite courir ou non

On a moins aimé :

  • Les menus pesants et envahissants
  • L’ambiance sonore monotone
  • La mise en scène famélique (pas de célébrations de victoire, de podium, ni de ralentis)
  • De faux noms de cyclistes pour certaines équipes (un éditeur est heureusement proposé)

C’est plutôt pour vous si…

  • Vous êtes passionné de cyclisme
  • Vous aimez les jeux de sport réalistes et exigeants
  • Vous avez parié un pastis que vous arriverez en haut de l’Alpe d’Huez avant votre collègue
  • Vous êtes du genre à passer quatre mois sur un jeu à enchaîner les saisons pour perfectionner votre équipe (et votre palmarès)

Ca n’est plutôt pas pour vous si…

  • Vous êtes habitué au standard FIFA et pas très disposé à apprécier un jeu au budget plus modeste
  • Vous n’avez pas le temps pour des étapes pouvant durer quinze minutes
  • Vous pensez que « Nibali » est le nom d’une boisson qui se déguste frappée, sans glaçon

La note de Pixels :

14e du classement général à 12 minutes 37 secondes du leader.

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