La leçon des Gracques au gouvernement

Selon le centre d'analyse de gauche, Ayrault se trompe de cible en voulant remettre à plat la fiscalité. C'est l'État qu'il faut réformer de fond en comble.

Le Point.fr (avec AFP)

Jean-Marc Ayrault a annoncé une remise à plat de la fiscalité. Une erreur d'analyse selon les Gracques.
Jean-Marc Ayrault a annoncé une remise à plat de la fiscalité. Une erreur d'analyse selon les Gracques. © Lepage / Sipa

Temps de lecture : 2 min

Dans une tribune au Monde à paraître mardi, le centre d'analyses des Gracques, qui regroupe hauts fonctionnaires, intellectuels et chefs d'entreprises de gauche, délivre son message au gouvernement, et il tient en un mot : l'exécutif se trompe de cible, la "vraie remise à plat à entreprendre, ce n'est (...) pas celle de la fiscalité, c'est celle de notre État" pour réduire les dépenses, écrivent-ils. "La rénovation de l'État s'impose. Elle est possible ! Canadiens, Suédois, Allemands et tant d'autres ont montré la voie."

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"Réduire les dépenses pour sauver notre contrat social, reconstruire la confiance et relancer la croissance. La voilà la vraie, la seule urgence", insistent-ils.

Selon eux, cette véritable "remise à plat" de l'État passe par la constitution d'"un gouvernement de redressement, de reconquête et de simplification (...) composé d'une quinzaine de ministres d'expérience, des politiques, qui s'appuieront sur une véritable équipe de management au sein des ministères". Un tel gouvernement "fixera des objectifs de réduction des dépenses d'ici à 2017, en se donnant trois ans pour mener à bien les projets de transformation et d'économies".

La réforme fiscale est "derrière nous"

Mais ce gouvernement engagera aussi "la convergence des statuts publics et privés pour les nouveaux entrants, en commençant par les hauts fonctionnaires ; il inclura dans son champ l'ensemble des collectivités publiques, notamment une réforme pragmatique des structures territoriales axée autour des grandes métropoles". "Pour mener à bien un tel programme, soulignent les Gracques, la main ne doit pas trembler. Du professionnalisme et de l'autorité !"

À propos de la remise à plat de la fiscalité engagée par Jean-Marc Ayrault, les Gracques considèrent qu'"une réforme fiscale de grande ampleur a déjà eu lieu. Elle est derrière nous". "Elle a demandé un effort aux classes moyennes supérieures et frappé les plus fortunés en les taxant jusqu'à 62 % sur les revenus et 1,5 % sur le patrimoine", et aussi "aggravé les prélèvements sur les profits et les holdings des entreprises, déjà les plus taxées du monde..."

Quant à l'éventuelle fusion de l'impôt sur le revenu et de la CSG, les Gracques l'évacuent d'un revers de la main : ceux qui "pensent que la fusion de deux impôts fondamentalement différents produira par miracle le rendement de trois, de sorte qu'on pourra redistribuer, ils se trompent et ils nous trompent".


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Commentaires (65)

  • bryval

    Conservez vos opinions toutes faites c'est plus facile, Sarkozy n'est certainement pas mon maître à penser car il n'est certainement pas un libéral, nul ne sait ce qu'il est sinon un opportuniste. Il n'a fait aucune des réformes de fond dont la France a besoin, il lui a fait perdre cinq ans. Avec 100 milliards de déficits par an Hollande fera la m^me dette sans l'excuse de la crise et pour ce qui concerne le chômage vous devez être un des derniers à croire que le gouvernement y est pour quelque chose. Mais pour ce qui est de détruire la croissance, donc l'emploi on peut reconnaitre que les socialistes sont les meilleurs, pris entre leur dogme archaïque et leur clientèle du public. Pour s'en sortir il suffit de revenir sur tout ce que les socialistes ont fait depuis trente ans, remettre la France au travail, sabrer dans les dépenses sociales démentielles et éliminer deux millions de fonctionnaires dans le millefeuille. Mais le FMI nous y amènera, il suffit d'attendre.

  • carton jaune

    Dur, dur, vous répondez toujours à coté mais comme le dit justement cipieres, il ne comprend pas, donc il est excusé. Bryval vous voila soudain partisan du temps partiel pourtant votre maitre à penser Sarkozy a choisit le chômage en France et le maintien de l'emploi à l'étranger avec la prime à la casse. Nous nous avons eu droit à la dette publique. Mais mieux vaut tard que jamais aussi je vous félicite pour cette petite lueur lucidité. Je sais vous allez me répondre que les pains au chocolat sont plus gros en Allemagne ou que les fonctionnaires allemands n'en mange pas. Enfin je tire la conclusion qui s'impose 600 milliards de dettes supplémentaires, personne n'a fait mieux et ce record ne sera jamais battu, 1 million de chômeurs supplémentaires malgré plus de 300000 radiations par mois et les reports de plans sociaux après les élections, 50 % de pauvres supplémentaires, voila qui classe un homme et voila qui vous enchantent car vous rêvez qu'il revienne aux affaires. Excusez moi j'avais oublié : vous ne comprenez pas.

  • bryval

    Il n'est pas de 25. 8 millions si on se compare à l’Allemagne mais de 24 millions car on peut enlever 1. 8 million de fonctionnaires qui sont en trop, donc ne peuvent pas être considéré comme "travailleurs". C'est si agréable de faire l'autruche, attendons que le système implose ce n'est qu'une question de temps. Tiens au fait les chiffres du chômage sont mauvais ; mais on préfère les chômeurs aux emplois partiels n'est-ce-pas ?