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Feu vert à l'ONU pour l'envoi de 6 000 casques bleus au Soudan du Sud

Le Conseil de sécurité a adopté à l'unanimité de ses 15 membres une résolution qui fait passer le plafond autorisé des effectifs militaires de la Minuss de 7 000 à 12 500 soldats.

Le Monde avec AFP

Publié le 24 décembre 2013 à 21h47, modifié le 25 décembre 2013 à 13h40

Temps de Lecture 4 min.

Un casque bleu de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud dans les environs de la capitale, Juba, le 23 décembre.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a autorisé, mardi 24 décembre, l'envoi de près de 6 000 casques bleus supplémentaires pour renforcer la Mission des Nations unies au Soudan du Sud (Minuss) et lui permettre de mieux protéger les civils. Le Conseil a adopté à l'unanimité de ses 15 membres une résolution qui fait passer le plafond autorisé des effectifs militaires de la Minuss de 7 000 à 12 500 soldats. Les policiers sont désormais au nombre de 1 323, contre 900 auparavant.

Lundi, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, avait recommandé dans une lettre au Conseil de sécurité d'envoyer 5 500 soldats et 423 policiers supplémentaires au Soudan du Sud. « En raison de la détérioration de la situation de la sécurité au Soudan du Sud, j'ai pris des mesures pour renforcer d'urgence les capacités de protection de la Minuss », souligne M. Ban.

En outre, un contingent de marines « de la taille d'une peloton » ainsi qu'un avion de transport C-130 ont été détachés depuis Djibouti vers Entebbe en Ouganda pour se préparer à de possibles nouvelles évacuations d'Américains du Soudan du Sud en proie à un conflit armé, selon un responsable du Pentagone.

CHARNIER À BENTIU

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Des affrontements meurtriers opposent, depuis le 15 décembre, les forces loyales au président Salva Kiir et celles de l'ancien vice-président Riek Machar, accusé par le gouvernement d'avoir fomenté un coup d'Etat. Depuis le début des affrontements, près de 45 000 civils se sont placés sous la protection de l'ONU dans le pays. Des milliers de Sud-Soudanais ont été tués en une semaine de combats et de meurtres, a par ailleurs affirmé mardi soir Toby Lanzer, chef de la Minuss.

Un charnier a été découvert mardi à Bentiu, la capitale de l'Etat pétrolier d'Unité. « Il y en aurait deux autres à Juba », précise Navi Pillay, la Haute Commissaire de l'ONU chargée des droits de l'homme, qui fait part de sa vive inquiétude. Le charnier découvert à Bentiu renfermerait les restes d'au moins 34 personnes, selon Mme Pillay, mais l'ONU craint que le bilan n'atteigne 75 morts.

Bentiu est, avec Bor, dans l'Etat de Jonglei, l'une des deux villes tombées aux mains des rebelles et contre lesquelles l'armée sud-soudanaise a lancé mardi une offensive d'envergure. En dépit des appels de le communauté internationale à la trêve et au dialogue, l'armée à repris Bor « en fin de journée », a annoncé le ministre de l'information, Michael Makwei.

UN DÉPLOIEMENT PROGRESSIF

La Minuss deviendra la troisième mission de maintien de la paix de l'ONU dans le monde en nombre de casques bleus.

La Minuss deviendra la troisième mission de maintien de la paix de l'ONU dans le monde en nombre de casques bleus, après celles qui sont présentes en République démocratique du Congo (RDC) et au Darfour. Les renforts, qui comprendront aussi des hélicoptères de combat et de transport et des experts en droits de l'homme, seront pris sur d'autres missions de l'ONU en Afrique (RDC, Côte d'Ivoire, Darfour, Liberia). Mais la résolution 2132 précise bien que ce redéploiement est soumis à révision.

Ban Ki-moon a averti le Conseil de sécurité que ce redéploiement « ne se fera pas du jour au lendemain » et que l'ONU « ne peut pas protéger tous les civils » dans le pays. Le secrétaire général devra faire rapport au Conseil dans les quinze jours sur le déploiement des renforts et « revoir de manière continue » le dispositif.

Remerciant le Conseil de sa décision, l'ambassadeur sud-soudanais Francis Mading Deng a assuré que son gouvernement « faisait tout son possible (...) pour rétablir le calme et la stabilité ». « Les Sud-Soudanais ne veulent pas replonger dans le gouffre de la guerre » après des décennies de lutte pour l'indépendance, a-t-il insisté.

« OUVERTURE IMMÉDIATE D'UN DIALOGUE »

Le Conseil exige aussi « la cessation immédiate des hostilités » entre les partisans de Salva Kiir et ceux de Riek Machar. Il demande « l'ouverture immédiate d'un dialogue » entre les deux hommes. Les 15 pays membres condamnent les violences entre les ethnies Nuer et Dinka, ainsi que les « violations des droits de l'homme et les exactions commises par toutes les parties, y compris les groupes armés et les forces nationales de sécurité ». « Les responsables de violations des lois sur les droits de l'homme doivent rendre des comptes », affirme la résolution.

Dans un entretien accordé à Radio France internationale (RFI), Riek Machar, limogé en juillet, s'est dit mardi « prêt à engager des pourparlers » avec son rival, Salva Kiir, qui l'accuse d'avoir fomenté une tentative de coup d'Etat contre lui. Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, l'a exhorté à cesser les hostilités et à négocier avec le président Salva Kiir, a indiqué un responsable américain. Dans un message à la nation à l'occasion de Noël, Salva Kiir a déclaré que « seuls des innocents ont été tués ».

Le Conseil « demande à toutes les parties de coopérer pleinement avec la Minuss » pour protéger les civils. Il avertit, en outre, que les attaques contre le personnel de l'ONU « ne seront pas tolérées ». Deux casques bleus indiens ont été tués dans l'attaque d'une des bases de la Minuss jeudi dernier à Akobo, dans l'Etat de Jonglei.

Le Monde avec AFP

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