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Billet de blog 22 juillet 2015

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Départ du vol pour «mon mariage forcé»

 Celui qui croyait au ciel  Celui qui n'y croyait pas  Quand les blés sont sous la grêle Fou qui fait le délicat  Fou qui songe à ses querelles  Au cœur du commun combat La Rose et le RésédaLouis Aragon

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

 Celui qui croyait au ciel 
Celui qui n'y croyait pas 
Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat 
Fou qui songe à ses querelles 
Au cœur du commun combat 

La Rose et le Réséda

Louis Aragon

   On roule vers l’aéroport.  C’est le frère de ma mère qui conduit. Mon père, encore beaucoup trop fatigué, a préféré pas prendre le volant. Derrière eux, y a l’autre, assis entre ma mère et moi. Collant de chez collant. Première fois qu'on est si près l'un de l'autre. On part au bled. J’ai pas envie d’y aller. Pourtant j'adore aller au bord de la mer. Mais… Qu’est-ce qui fait l’autre ? Pas possible ! Il met sa main sous ma jupe. Ma mère voit rien. Elle regarde par la vitre.

Quand même pas me laisser faire par ce gros con. Je lui griffe le bras et essaye de repousser sa main. Impossible. Pas assez de force. Il me fait signe de me taire. A quoi ça va servir de gueuler ? Sa parole contre la mienne. Y pas photo ; ma parole compte plus du tout. Mon père, encore sous médoc, réagira pas du tout. Ma mère m’écoutera pas et m’en collera peut-être encore une. Ou elle se mettra à hurler en se demandant ce qu’elle a fait à Dieu pour avoir une fille comme moi. Autant me résigner et chialer à l’intérieur. Y pourront tout avoir, sauf mes larmes. 

Ses gros doigts grimpent entre mes cuisses. Y me dégoûte. Surtout pas chialer. Pas en plus leur donner ce spectacle. Faut pas craquer devant eux. Je connais cet homme que depuis une semaine. Et on se marie dans deux jours. J'ai la trouille. Qu'est-ce que je vais devenir ?

Tout a commencé y a trois  mois. Mon père avait été opéré d’urgence d’un arrêt cardiaque. Il était tombé en plein service, son plateau à la main. Sans cette opération, sûr qu’il serait mort. Un cousin de ma mère, imam, est venu le visiter tous les jours. Ils ont beaucoup parlé. Il lui remontait le moral. Moi, je trouvais ça très sympa de sa part. Mais lui avait une idée derrière la tête. Sûre que c’est ma mère qui lui a soufflé. Bref, il a profité que mon père était faible pour lui bourrer le crâne.

Mon père est croyant mais ça lui prend pas la tête. Et il prend la tête à personne avec ça. Il a d’autres choses à penser. Serveur dans une brasserie, il bosse comme un fou pour payer notre petite maison en France.  Et une maison au bled. Ma mère a envie d’y retourner. Pas lui. Il est né ici. On vit près de sa cité d’enfance. Il a tous ses potes ici. Avec mon père, on a toujours pu parler de plein de trucs. Pas comme avec ma mère.  Lui m’a jamais emmerdé avec Dieu. Ni mes frères et sœurs aînés. Avant que son cœur lâche. 

Il a profité de sa faiblesse. Mon père à peine sorti de l’anesthésie qu’il a commencé par le tanner comme quoi c’était Dieu qui lui avait sauvé la vie. Sans lui, il serait mort. Je voyais bien que mon père avait besoin de repos. Y pouvait pas le laisser un peu tranquille ? Dieu était pas aux urgences dans le bloc. L’imam m’a regardé d’un sale œil quand j’ai dit ça. Mon père qui sommeillait a pas entendu, ou fait semblant de pas entendre. Ma mère, elle, a très bien entendu.  Je me suis pris un aller-retour.  Puis elle m’a traînée hors de la chambre. Dans la rue, elle a pas arrêté de m’engueuler. Et les claques ont repris à la maison.

Ce salaud a expliqué  à mon père qu’il fallait remercier Dieu de lui avoir sauvé la vie. Et, peu à peu, il a réussi à finir par le convaincre que ce serait bien d’offrir l’une de ses filles. En temps normal, jamais mon père aurait accepté. Le premier qui essayait de nous toucher était mort. Sauf ma mère. Mais, là, il était prêt à donner toutes ses filles. Et même notre maison qu’il était très fier d’avoir fait construire. Plus le même du tout.

Il lui a raconté que je tournais mal, que je séchais le collège, que je fumais, que j’allais  me droguer, que je  fréquentais des français… Pour ce dernier truc, il avait raison ; je voyais beaucoup de français : Abdel, Malika, Kader, Djibril.  En plus, moi je porte le prénom de ma grand-mère paternelle : Nathalie. Quel abruti ce type. Y doit croire encore que la terre est plate. En tout cas, ce menteur m’a chargé grave. Au début, mon père l’a pas cru ; il me connait bien. Ma mère, baratinant autant que son cousin, en a rajouté une couche. Mon père, pour qu’on lui foute la paix dans la chambre, a accepté. J’allais devenir la belle sœur de ce gros menteur.

Quand son frère était entré dans le jardin de la main, avec mes frères et sœurs on était allés se planquer pour se marrer. Rien à voir avec la photo que ma mère m’avait montré. Le mec devait avoir une quarantaine d’années. Hyper obèse.  Normal qu’il avait du mal à trouver une copine. Pas parce qu’il était moche que ça marchait pas avec les filles. Heureusement qu’y a pas que les canons qui peuvent se marier.  Mais lui, en plus d’être moche, il était très bizarre. Vraiment zarbi. Super mal dans sa peau. On voyait jamais ses yeux.Y parlait pas très bien le français. Chaque fois qu’il essayait de dire quelque chose, son frère le coupait et parlait à sa place. Et l’autre arrêtait pas de faire « oui » avec la tête. Un vrai naze de chez naze.

Au bled, y a plein d’autres hommes canon. Des mecs super sympas et modernes en plus. Une autre fille du quartier a pas choisi son mari ; au moins, le sien était canon. En plus, très sympa. Elle m’a l’ai heureuse avec lui.  Beaucoup dee mariage forcés? J'en sais rien.  Mais même un seul, c'est de trop: on oblige pas une femme à se marier. Faut pas croire qu'y sont tous frustrés comme  ce mec au bled. Et moi je tombe sur le pire. C'est ma poisse habituelle.

Toi et ce keum c'est un peu comme « La Belle et la Bête. Quand ma sœur avait dit ça, j’avais explosé en larmes et je m’étais enfermée dans ma chambre. Ma mère cogna comme une folle en gueulant. J’avais collé ma tête sous l’oreiller pour pas l’entendre. Elle avait fini par partir. Son cousin avait pris sa place. Lui essayait de m’amadouer avec sa petite voix que je déteste. Une voix de menteur. Mes frères et sœurs avaient aussi essayé. Je répondais pas. Qu’on me foute la paix. Je veux mourir.  Je préfère me tuer que me marier avec ce mec. J’avais ouvert la fenêtre et hurlais comme une barge. Les Martin me regardaient de chez eux.

Mon père était venu le dernier. Ouvre-moi ma fille. Il était très essoufflé. Si peur pour lui. Son cœur tellement usé par le boulot. Nathalie, ouvre !  Je lui avait ouvert. Il avait les yeux tout rouges. Mais pas en colère. Je lui tombais dans les bras, en larmes. Il me caressa les cheveux comme quand j’étais toute petite.  J’avais fermé les yeux.

 Papa, qui a inventé les étoiles ? Cette nuit là, on regardait le ciel, tous les deux dans le jardin.Il avait toussé plusieurs fois. Je l’entendais réfléchir. Pour moi, c’est Dieu. Pour d’autres, c’est après le big bang… Il avait encore toussé. Un peu compliqué  toutes ces choses pour une petite fille de cinq ans qui aura encore du mal à se lever demain matin. Il avait ri. Moi aussi. J’étais montée dans ma chambre. Ma sœur dormait déjà. Pas plus compliqué pour une fille de cinq que pour quelqu’un d’autre. J’avais tout compris. Les étoiles se posent moins de questions que les humains.

 Pourquoi le paradis dure jamais sur terre ?

 Après l’indication Orly Sud, mon père se retourne vers moi. Il est mal à l’aise. Moi, je le supplie des yeux. Papa, fais quelque chose pour empêcher tout ça. Y a que toi qui peu m’aider. Pourquoi il réagit pas ? Je vois bien qu’il est pas d’accord. Pourquoi il arrête pas de sourire bêtement alors qu’on lui enlève sa fille ?  Il va me donner à ce sale type qu’il avait jamais vu avant. Me laisser partir pour toujours dans un pays que j’ai vu que quelques fois. Je sais à peine parler l’arabe. On dirait qu’il est complètement drogué. Pas que les médocs qui le mettent dans cet état là.

C’est surtout le cousin de ma mère qui l'embrouille. Il le colle du matin au soir à lui répéter les mêmes trucs. Dès que je serai marié avec son frère, il va lâcher les baskets de mon père.  La seule chose qui veut est que son frère ait trouvé une femme. Le reste y s’en fout. A part me faire baisser la tête. Il me hait parce que je le regarde droit dans les yeux. Au fond de sa boue.

Des mecs comme lui se la joue imam, son frère qui vient faire son marché de chair fraîche en France, même ma mère, qui me donnent  plus envie de croire en Dieu. Sans oublier tous les autres qu’on voit à la télé et sur le Web. Paraît qu’y ont fait sauter un bébé vivant et que les gosses s’entraînent à décapiter sur des poupées. Y en qui disent que c’est faux et que c’est les occidentaux qui font ça exprès pour salir notre religion. C’est vrai que beaucoup nous aiment pas. Mais y en a d’autres qui disent que ces histoires d’horreur c’est la vérité. Et parmi ceux qui disent que c’est vrai y a aussi des musulmans. On dit tellement de choses. Qu'y croire ?

Un jour, j’étais avec mon père devant la télé. Première fois que je le voyais chialer.  Ces gens de l’Etat islamique qui décapitent, massacrent des vies humaines, sont nos pires ennemis. Ils éclaboussent nos mains à nous du sang qu’ils font couler. J’ai honte quand je croise nos voisins  les Martin, peur qu’ils croient que notre famille est comme eux ou les barbares du mois de janvier.  Qui croire dans tout ce bordel ? C’est mon père que je crois.  Faut qu’y se réveille et fasse quelque chose. Papa, pense aux Martin.  Qu’est-ce qui vont penser quand y vont apprendre que leur p’tite voisine a été forcée à se marier au bled ? Mes mots au bord des yeux le touchent pas du tout. Je suis foutue. Ma vie est plus à moi.

Ma mère a pas non plus été toujours comme elle est maintenant. Même si elle est croyante grave. Contrairement à mon père, elle pratique hyper sérieusement. Lui, plusieurs fois, j’ai senti son haleine  avec de la bière  quand il m’embrassait. Parfois, à la fin de son service, il va  manger avec ses copains de la brasserie. Mais je l’ai jamais vu soûl. Mon père c’est du genre toujours raisonnable. Avant ma mère, elle acceptait qu’il fasse des p’tites entorses au règlement.  Elle portait le voile mais m’a jamais obligé à le porter, ni mes sœurs. Pas un morceau de chiffon qui donne la foi dans le cœur. Elle répondait ça aux gens qui voulait la convaincre de nous voiler. J’étais super fière que ma mère leur tienne tête. Courageuse. Le Dieu de ma mère me plaisait beaucoup. Y nous laissait libres.

Pas comme son nouveau Dieu. Celui qui lui a changé son petit voile en une tenue noire intégrale, pareil pour ses quatre filles.  Un soir, elle nous avait tendu les tenues dans le salon. Son cousin, avec son sourire hypocrite, nous avait expliqué  que c’était écrit dans le coran ; qu’une femme devait  se vêtir comme ça, etc.  Une vraie prise de tête.  On s’est regardés avec les frangines et on est allés dans notre chambre. Aucune prêt à mettre ce truc là sur le corps. Le lendemain, ma mère vérifiait bien qu’on sortait avec. Depuis combien de temps qu’elle est devenue aussi chiante avec la religion ? Deux ou trois ans.

Depuis qu’elle a hébergé ce cousin là. Paraît qu’il avait fait des conneries et devenu croyant en prison. Mais je suis pas sûr que ce soit la vérité. Au début, tout le monde l’aimait bien. Même moi, je le trouvais sympa. Y venait me chercher à l’école avec un pain au chocolat et m’emmenait au square.  C’est peu à peu qu’il a réussi à faire changer les choses à la maison. Mon père, bossant comme un fou, souvent la nuit, s’était rendu compte de rien. Je suis sûr que ça l’arrangeait un peu. S’occuper juste de bosser et de ses tocards au quinté. Comme ça que l’autre est devenu le patron à la maison. Pourtant un des frères de mon père lui avait de s’en méfier. Le cousin de ta femme est un menteur. C’est pas un imam. Personne le connaît. Méfie-toi de lui : c’est un escroc.  Mon père avait malheureusement  pas cru son frère et laissé les clefs de la maison à cet escroc de l’Islam. Ma mère et son cousin devenus les patrons.

Et moi obligée de ma marier à quinze ans avec une grosse brute à moitié autiste. Ma mère m’a carrément vendue à son cousin. Je la haïrai jusqu’à sa mort. Et même après. J’arrive encore à croire en Dieu. Plus du tout en ma mère.

Arrivée à l’aéroport, on se gare dans un parking. Dès qu’on sort de la bagnole, ma  mère et son cousin marchent bien à côté de moi. Juste derrière nous, y a l’autre qui arrête pas de souffler. Sûre que ma mère et son cousin ont la  trouille que je me sauve. Pas de problème. Je serai super obéissante et je ferai tout ce qu’ils me disent. Son cousin  est heureux car je baisse la tête maintenant quand il me regarde. Je l’ai bien dressé la p’tite Nathalie. Y veut que je change de prénom. Le seul truc où mon père a dit non. Ma mère est aussi très heureuse : sa fille fera  une bonne épouse bien soumise. Très obéissante à son mari et ses beaux-parents. 

 Mon père a du mal à avancer. Son médecin lui a dit de pas faire trop d’efforts. Il lui a même conseillé d’arrêter la restauration. Cette idée a déprimé mon père. La restauration c’est toute sa vie. Depuis l’âge de 16 ans, il est serveur. Pas serveur, chef de rang !  Il me reprend chaque fois et inscrit fièrement son métier dans la case «métier du père ». Moi aussi, je suis fier de son métier.  Deux fois, je suis allé à son boulot. La dernière fois c’est en rentrant de  la manif du 11 janvier.Vachement beau avec son uniforme. La grande classe.  Avec mon frère et mes sœurs, on osait pas entrer dans la brasserie. Pas pour nous, c’est pour les riches. Mon père nous avait fait signe d'entrer. J’avais l’impression que toutes les lumières du restaurant brillaient  que pour moi. Que tout ça était qu’à mon père. J’avais pas envie que ce moment s’arrête.  Le meilleure Coca de ma vie.

Après l’enregistrement des bagages, on se dirige vers la porte d’embarquement.  Beaucoup de monde à cause des vacances. On se déchausse et on dépose  tout ce qui est métallique dans des plateaux. Le cousin de ma mère passe le premier au portique. Sans problème. A mon tour. Ça sonne. Une blonde  en uniforme me demande de me mettre sur le côté. Je baisse la tête. Elle me fouille avec les mains et fronce les sourcils. Un homme  avec le même uniforme qu’elle s’approche de nous. Tous les deux se regardent et disent un truc que j’entends pas. La blonde me prend le bras et m’entraîne dans un  bureau. Ma mère se met hurler et les traite de racistes. Ça me fait marrer.

Seule avec la blonde et une autre femme, j’enlève la cuillère de ma culotte et me met à chialer.  En fait, mon futur mari avait pas du tout envie de se marier avec une fille qui voulait pas de lui. Ça se voyait bien que ça me dégoûtait. Il venait de lire sur le Web un article sur une association  en Angleterre qui poussait les filles à cacher une cuillère dans la culotte ou le soutien-gorge pour échapper à un mariage forcé.  « Ca va sonné quan tu passera au portique. Si tu dis au flics qu’on t’enlève de force, y vont faire quelque chose. Dis pas que c’est moi qui t’a donné la cuiller. Sinon mon frere va me tuai. Après avoir lu le mot,  les deux femmes m’ont dévisagée. Elle devait chercher à savoir si je mentais ou pas. Puis la blonde a téléphoné. Très vite, plein de gens dans le bureau.

A travers la vitre, j’aperçois mon père et ma mère. J’entends rien mais j’ai l’impression qu’ils s’engueulent. Mon père arrête pas faire de grands gestes comme quand il est en colère. Faut pas trop qu’il bouge. Mon cousin s’approche de mon père qui se lève et le repousse. Un flic les sépare et ramène le cousin à sa place. A côte de lui, son frère a les yeux dans le parquet.  L’autre a la trouille de son frère.  Je crois que je pourrais jamais prononcer son prénom. Pour moi, ça restera l’autre. En tout cas, il m’a sauvé la vie en me mettant cette cuillère dans la culotte.  Encore du mal à croire ce mec ait pu penser à tout ça. Beaucoup moins con que je croyais.  Il cache bien son jeu. Merci beaucoup l’autre ! Mais t'aurais pu te passer de ta main baladeuse entre mes cuisses. 

Le flic fronce les sourcils quand je lui demande si je peux garder la cuillère. Il va se renseigner auprès d’un collègue qui hoche négativement la tête.  Dommage.  Cette cuillère m’avait aidé à rester libre. Assise dans ce bureau de l’aéroport, je  sais  que ce jour est très important pour moi. Un avant et un après ce jour de juillet 2015. Aujourd’hui, je sais que jamais plus personne décidera de mon destin de femme.  Ni Dieu, ni ma mère.

C'est le jour de ma deuxième naissance.

Une fiction inspirée de cet article.

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