Le groupe britannique Pearson a annoncé jeudi 23 juillet la vente du Financial Times (FT), le quotidien de référence des affaires, au groupe japonais Nikkei, pour 844 millions de livres (1,19 milliard d’euros). Quelques minutes auparavant, le quotidien avait affirmé, citant des personnes proches du dossier, que le géant allemand des médias Axel Springer était également en discussion « avancée » avec Pearson. Axel Springer, propriétaire notamment du tabloïd allemand Bild et du quotidien Die Welt, avait immédiatement démenti toute intention de racheter le FT.
John Fallon, le directeur général du groupe, a expliqué, cité dans un communiqué :
« Pearson a été fier d’être le propriétaire du “FT” pendant près de soixante ans. Mais nous avons atteint un point d’inflexion dans les médias, avec l’explosion de la croissance du mobile et des réseaux sociaux. Dans ce nouvel environnement, la meilleure manière pour le “FT” d’assurer son succès journalistique et commercial est d’être membre d’une entreprise d’information numérique mondiale. »
Le FT Group comprend le Financial Times et son site Internet, 50 % du magazine The Economist et une coentreprise en Russie avec le quotidien Vedomosti. Mais la transaction, qui pourrait être bouclée d’ici à la fin de l’année, ne comprend pas la part de 50 % dans The Economist Group ni l’immeuble du FT, sur le bord de la Tamise, dans le centre de Londres.
Selon Pearson, FT Group a, en 2014, contribué à hauteur de 334 millions de livres au chiffre d’affaires et à hauteur de 24 millions au résultat opérationnel ajusté.
L’édition en ligne représente 70 % de la diffusion totale
Lundi, l’agence Bloomberg News, sans citer de source, avait écrit que si la transaction allait à son terme, le journal britannique, qui revendique une diffusion quotidienne de 720 000 exemplaires (éditions papier et Internet réunies), pourrait être valorisé jusqu’à 1 milliard de livres (1,44 milliard d’euros).
L’édition en ligne du FT représente 70 % de sa diffusion totale, après avoir dépassé la diffusion papier en 2012. Au sein de cette version internet, la moitié des connexions se font par des applications mobiles, comme les smartphones et les tablettes. Ce passage vers le numérique est considéré comme un succès par les analystes, bien que le FT souffre de la concurrence de sites internet d’information économique gratuits et peine à s’imposer aux Etats-Unis.
Il y a deux ans, Pearson avait formellement démenti des informations évoquant une possible vente du Financial Times au magnat australo-américain des médias Rupert Murdoch et à l’émirat d’Abou Dhabi pour 1,2 milliard de dollars (1,11 milliard d’euros).
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