Chômage : la France à la traîne

Alors que le nombre de demandeurs d'emploi baisse en moyenne en Europe, il ne cesse d'augmenter en France. Certains signes laissent pourtant espérer un mieux.

Pôle emploi a comptabilisé 5,70 millions de demandeurs d'emploi, en incluant l'Outre-mer et ceux ayant exercé une activité réduite.
Pôle emploi a comptabilisé 5,70 millions de demandeurs d'emploi, en incluant l'Outre-mer et ceux ayant exercé une activité réduite. AFP / Philippe Huguen

    Un vent de reprise souffle sur le continent et tous les pays semblent avoir sauté dans le train de la reconquête de l'emploi. Tous ? Non, quelques irréductibles, France en tête, résistent encore à la fonte du chômage. Alors que ce lundi soir seront dévoilés les nouveaux chiffres de l'emploi, le « retournement de la courbe » promis par François Hollande se fait toujours désirer. Pis : au mois de mai, on comptabilisait 3,5 millions de personnes sans emploi (catégorie A), soit près de 630 000 chômeurs supplémentaires depuis l'arrivée de la gauche au pouvoir*.

    Allemagne, Royaume-Uni, Espagne... dans le même temps, la plupart de nos voisins européens, eux, connaissent un mieux. Certes, l'Allemagne bénéficie d'une démographie favorable (moins de jeunes arrivent sur le marché du travail). Certes, le Royaume-Uni, qui n'est pas corseté par l'euro, a pu jouer sur un fort déficit public pour relancer la machine. En mars, Eurostat affirmait d'ailleurs que l'Union européenne avait perdu plus de 1,5 million de chômeurs en un an*. Et même l'Espagne a réussi à faire baisser de plus de 2 points ses sans-emploi sur la même période.

    Et en France ? La légère reprise économique enregistrée au premier trimestre va-t-elle enfin produire des effets le marché du travail ? En mai, le gouvernement avait pointé un « événement inhabituel » pour expliquer un nouveau coup de bambou : l'envoi de messages supplémentaires de relance rappelant aux chômeurs d'actualiser leur situation, ce qui aurait accentué cette dégradation statistique désormais chronique.

    Mais pour la première fois depuis longtemps, plusieurs signes avant-coureurs laissent à penser que l'inversion de la courbe n'a jamais été aussi proche. Ainsi, alors que la France se contente d'une croissance quasi nulle depuis plusieurs années, les économistes tablent sur 1,2 % pour 2015. Selon une étude de l'Insee parue ce mois-ci, le climat des affaires s'améliorerait également, favorisant une relance de la production. En mars, enfin, l'euro atteignait un plancher historique depuis douze ans, de quoi doper notre commerce international. Confiante, l'Unédic affirmait en juin que le chômage baisserait durant l'été.

    Cela serait bienvenu pour François Hollande, qui a réaffirmé le 14 juillet qu'il souhaitait être jugé d'ici 2017 sur une obligation de résultat : « S'il n'y a pas de baisse du chômage, je ne serai pas candidat (NDLR : à un second mandat) », a-t-il promis.

    * Selon l'institut de statistiques Eurostat, d'autres pays connaissent une hausse du chômage et notamment la Belgique, l'Italie, Chypre, la Finlande et la Norvège.