Porte de Saint-Ouen, la détresse des réfugiés syriens

VIDÉO. Un camp de migrants s'est formé près de l'hôpital Bichat, à Paris. Il regroupe une dizaine de personnes ayant fui le régime de Bachar el-Assad.

Par Thomas Moysan et

Temps de lecture : 3 min

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Au bord du périphérique parisien, Walid-Abdoula, Omar, Mohammad et les autres discutent. Quelques journalistes, une dizaine de réfugiés, et ce bruit incessant des voitures roulant à quelques mètres seulement des premières tentes. La légère brise soufflant en cette fin d'après-midi propage l'odeur des déchets qui jonchent le trottoir. Sur les soixante migrants arrivés en ce mois de juillet, seules trois familles ont décidé de rester.

Pour eux, le temps administratif vient remplacer la guerre, les passeurs, le danger permanent sur les routes du Maghreb. Certains sont passés par Melilla, l'enclave espagnole au Maroc, porte d'entrée vers l'Europe. D'autres, comme Omar, ont préféré Gibraltar, puis la côte jusqu'à Barcelone. Ensuite, la France, pour finalement débarquer sur le bitume parisien. Ils sont les seuls à avoir refusé d'abandonner devant des procédures de demande d'asile qui peuvent prendre jusqu'à neuf mois.

L'attente, sur le trottoir

Michel Morzière, président d'honneur de l'association Revivre et ingénieur de formation, qui travaille sur la Syrie depuis plus de dix ans, vient sur place régulièrement, et tente d'apporter l'aide nécessaire en termes de traduction, d'explications : « C'est une situation extrêmement difficile, précaire pour les Syriens. [...] Ils ne savent même pas qu'il faut se régulariser. »

Il y a trois jours, un enfant a failli se faire écraser, « l'endroit est dangereux, c'est un réel problème », ajoute Michel Morzière. Les conditions de vie sont déplorables : pas de toilettes, pas de douche, rien pour se laver. « Des gens viennent nous apporter de l'aide, des vêtements », explique Omar, qui vit ici avec sa femme et ses deux enfants en bas âge. Il regrette de ne pas pouvoir manger chaud. « Le souci principal, c'est l'hébergement », ajoute le président de l'association. Des réfugiés qui ne font que survivre, attendent un prochain rendez-vous à la préfecture, un récépissé, ou une convocation à l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides).

C'est la quatrième arrivée groupée de Syriens à Paris. En mars, avril et juillet 2014, ce sont près de cinq cents personnes qui ont transité par la capitale. La plupart de ces réfugiés ne s'engagent pas dans la voie de la demande d'asile. Beaucoup sont réticents à donner leur passeport. Michel Morzière explique : « On a beau leur dire que, si un jour, ils veulent repartir dans leur pays, on leur redonnera leur passeport, beaucoup partent vers l'Allemagne ou la Belgique. »

« Un vrai problème de responsabilité »

Lors de la seconde vague d'arrivées, pendant les vacances de Pâques l'année dernière, deux cents Syriens ont débarqué au parc de Saint-Ouen. Les autorités ont alors expérimenté le dispositif du guichet unique. « On a demandé aux gens de venir groupés, en famille, à la préfecture, et en une journée, ils ont pu régler tous leurs dossiers de demande d'asile », explique le président de Revivre. Mais la moitié de ces migrants ne l'ont pas souhaité, car ils avaient en tête de quitter la France. Le bout de trottoir sur lequel ils vivent n'est pour eux qu'un lieu de transit, et la plupart espèrent trouver rapidement un hébergement ailleurs, sans passer par les procédures françaises.

Ce que ces migrants vont devenir, « c'est de notre responsabilité », estime Michel Morzière, pour qui les nouvelles dispositions sur le droit d'asile adoptées par l'Assemblée vont dans le bon sens. Elles visent à généraliser le guichet unique, « c'est une bonne chose, mais les décrets doivent tomber rapidement », ajoute le président de Revivre.

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Commentaires (4)

  • LYCA

    La Libye est en proie à l'anarchie depuis la chute de Mouammar Kadhafi en octobre 2011, les autorités de transition ne parvenant pas à contrôler les innombrables milices armées qui font la loi dans le pays.
    L'UE s'inquiète aussi de la forte augmentation depuis le début de l'année des arrivées de migrants partis de Libye. Ce mouvement devrait s'accélérer car plusieurs centaines de milliers de personnes veulent quitter ce pays en raison de l'insécurité, a annoncé la semaine dernière l'agence européenne

  • LYCA

    Premier adjoint à la mairie de Paris, au sujet des migrants qui squattent le lycée de la rue Jean Quarré :
    "Ces migrants ont, au péril de leur vie, traversé le Sahara, la Méditerranée, fuyant la guerre en Afghanistan, au Soudan ou, pour les Erythréens, une dictature sanglante  : la France mais surtout Paris leur doivent l’hospitalité et l’accueil !

  • jackknight

    Le régime de Bashar al-Assad ?
    Ou pour fuir ceux qui sont à l'origine de la déstabilisation de se pays, et qui permirent à la daesh de créer un chaos inouï ?

    C'est quand-même un peu facile de limiter tout à ce seul homme, fut-il coupable, mais pas de tout, et de très loin !