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Santé

Les neurologues savent enfin pourquoi Hitchcock est le maître du suspense

Mais comment s’y prenait Sir Alfred pour donner des sueurs froides aux spectateurs ? Des neurologues américains ont trouvé la réponse.
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La mort aux trousses
La fameuse scène de l'avion tueur dans "La mort aux trousses" du maître du suspense Alfred Hitchcock.
©NANA PRODUCTIONS/SIPA

SUSPENSE. La scissure calcarine. S’il faut en croire des chercheurs de l’institut de technologie de Georgie (Atlanta, Etats-Unis), c’est à des modifications dans l’activité de cette structure cérébrale qui prend la forme d’un sillon large et profond situé dans le lobe occipital du cortex que l’on doit l’efficacité des films d’Alfred Hitchcock. Publiée dans la revue Neuroscience, l’étude met enfin en évidence la signature neurale du suspense. Car, si la maîtrise du cinéaste britannique pour faire naître l’angoisse dans la tête du spectateur et l’accrocher à son siège est bien connue, on ignorait totalement quels étaient les mécanismes cérébraux impliqués.

Matt Bezdek et ses collègues ont plongé des volontaires dans un appareil IRM et leur ont montré des séquences de films. Dont La mort aux trousses et sa célèbre scène de l’avion tueur, L’homme qui en savait trop mais également des séquences issues de films d’autres cinéastes comme Alien de Ridley Scott et Misery de Rob Reiner. Afin d’évaluer l’attention du spectateur et l’évolution de sa perception visuelle, chacune de ces scènes se trouvait parasitée par un motif clignotant en échiquier placé sur les côtés de l’image (voir extrait ci-dessous).

La fameuse "vision en tunnel"

Il s’avère que lorsque le suspense monte, l’activité cérébrale dans la partie antérieure de la scissure calcarine en charge de la vision périphérique décroît. Dans le même temps, l’activité dans sa partie postérieure croît ; elle est, elle, dévolue à la vision centrale. Traduction : durant les scènes de suspense, le cerveau concentre son activité sur ce qui se déroule au centre du champ visuel et fait abstraction de ce qui se déroule en périphérie. C’est la fameuse "vision en tunnel" que peuvent expérimenter les personnes sous alcool ou stupéfiants et celles souffrant de migraine, de glaucome ou de cataracte. Rien de pathologique ici puisque ce rétrécissement du champ visuel permet au contraire de se concentrer sur les éléments primordiaux de l’image et de délaisser le superflu. Si l’on vous reproche un jour d’être trop absorbé dans un film, blâmez-donc l’effet tunnel et le savoir-faire des réalisateurs de génie...

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