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Critique

Dessine-moi un carton ?

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Par Olivier De Bruyn

Publié le 29 juil. 2015 à 01:01Mis à jour le 6 août 2019 à 00:00

Presque dix ans après la naissance du projet, le film d'animation de Mark Osborne, inspiré par le classique de Saint-Exupéry, sort enfin sur les écrans.

Budget colossal (60 millions d'euros), neuf longues années de travail sur le scénario et sur l'animation (qui mêle images de synthèse et stop-motion), une avant-première internationale en grande pompe en mai dernier au Festival de Cannes...

Le moins que l'on puisse dire est que la sortie, au coeur de l'été, du « Petit Prince » est observée avec un oeil attentif par les professionnels qui ne manqueront pas de scruter le box-office et de commenter le triomphe des producteurs de la chose (le Français Dimitri Rassam en tête de liste) ou le flop industriel. Le film, assurément ambitieux, mérite le détour, même si certains choix susciteront probablement la frustration des fans intégristes de Saint-Exupéry.

Fantaisie contre conformisme

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Une grande ville anonyme dont les rues rectilignes et le modernisme réfrigérant semblent tout droit sortis de l'imaginaire d'un Jacques Tati contemporain. Dans cet univers formaté, une mère et sa gamine mènent une existence morose et désespérément répétitive. La première, obsédée par son travail, ne raisonne qu'en termes de rendement et d'efficacité. La seconde, a priori docile, semble reproduire le modèle maternel et consacre ses journées aux études, histoire de devenir une « success woman » comme sa génitrice.

Mais la rencontre de la petite fille avec un vieux voisin, un aviateur farfelu, change la donne. Le nouvel ami de la fillette lui raconte l'aventure poétique du Petit Prince, qui s'incarne sous nos yeux, en alternance avec l'histoire « au présent » de la gamine et de sa mère dans leur environnement désespérant. La fantaisie et l'imaginaire contre le rouleau compresseur du conformisme : fidèle à l'esprit du « Petit Prince », Mark Osborne, le cinéaste, bâtit une fable intemporelle où tout un chacun, de 7 à 77 ans et plus, pourra éventuellement se reconnaître.

Souvent inventif, tant d'un point de vue scénaristique que formel, « Le Petit Prince » new look souffre néanmoins de son double récit, qui semble parfois un rien artificiel, et d'une animation dont la froideur ne sert pas toujours la grâce de Saint-Exupéry. Des réserves sérieuses qui n'empêchent pas ce film d'animation de planer plus haut que la plupart de ses semblables.

Olivier De Bruyn

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