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La lancinante question de l’autonomie des appareils électroniques

Les capacités des batteries des smartphones ou d’objets connectés sont (trop ?) limitées par rapport aux usages. Les industriels mettent l’accent sur les recharges rapides.

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Gare Montparnasse, les voyageurs qui doivent recharger leur smartphone peuvent le faire à la force du mollet.

Par Julien Dupont-Calbo

Publié le 30 juil. 2015 à 18:34

A quoi sert le progrès, si l’on est toujours en panne de batterie ? C’est sans doute ce que sont en train de se dire les millions de touristes pestant devant la barre d’alimentation rougeoyante de leur smartphone bloqué sur Google Map. Ou les (moins nombreux) détenteurs d’Apple Watch, dont l’autonomie tutoie les 24 heures, pas plus – laissant envisager un come-back des montres à remonter... La batterie en berne des appareils électroniques est une question lancinante pour la tech mondiale.

Le problème n’est pas nouveau. Mais l’avènement d’une panoplie complète d’objets connectés a mis le sujet en « prime time ». De fait, le seuil de tolérance des utilisateurs n’est pas le même pour un smartphone (une petite journée d’autonomie) et pour une montre connectée (une journée) ou un drone de loisirs (une dizaine de minutes). Lors du lancement de l’Apple Watch, à l’automne 2014, c’était même l’objet d’attention – et d’inquiétude – des analystes et des concurrents. Et cette année, au Consumer Electronics Show, le rendez-vous planétaire qui se déploie chaque janvier à Las Vegas, l’usuel sondage sur les bijoux technologiques a fait ressortir le manque d’autonomie au premier rang des inconvénients – assez largement.

La puissance d’un ordinateur pas si âgé...

Il faut dire que les choses ne semblent pas progresser très vite en la matière. Il aura fallu attendre la dernière version de l’iPhone, la 6 Plus, pour voir l’appareil atteindre 384 heures d’autonomie en veille. L’iPhone 6 ne faisait pas mieux que l’iPhone... 1, avec 250 heures ! « Ces terminaux réalisent aujourd’hui ce que faisait un ordinateur complet il y a à peine quinze ans, explique Francis Sideco, le directeur électronique grand public du cabinet IHS. Les batteries n’ont pas réalisé les mêmes sauts technologiques que les autres composants, comme les écrans ou les processeurs. A vrai dire, c’est presque un miracle qu’on puisse avoir encore une journée d’autonomie », assure l’expert. Reste qu’on est loin du temps où les vieux Nokia duraient une semaine, à pleine utilisation...

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Cela posé, il serait faux de dire que l’état de l’art ne bouge pas. Au fil des années, les batteries se miniaturisent et le lithium-ion voit arriver du renfort, le graphène et le silicium, deux matières qui peuvent améliorer à moyen terme ses performances. Chez Samsung, on espère ainsi doubler la capacité des batteries d’ici deux ou trois ans.

Toujours le « grand défi »

Le géant coréen n’est pas le seul à s’activer. Chez Google, on travaille aussi d’arrache-pied sur le sujet, qualifié de « grand défi » par Larry Page en 2013. Chez Apple, Dyson, Tesla et bien d’autres industriels, les ingénieurs n’en pensent pas moins... Résultat, la capacité d’une batterie de téléphone a triplé ces dernières années et fait désormais aussi bien qu’un ordinateur portable de 2010.

« A chaque nouvelle génération de composants, tous les deux ou trois ans, on améliore d’environ 30 % la performance et on diminue d’autant la consommation », ajoute un spécialiste, pour qui les recherches sur les mouvements et le soleil s’avéreront a priori suffisantes pour faire tourner de petits objets connectés, mais pas des téléphones (lire ci-dessous). « Ce qui va vite arriver, ce sont les recharges ultrarapides, en dix minutes, et les recharges par induction », tempère-t-il. Selon IHS, la recharge sans contact va connaître son pic dès cette année, avec un marché mondial estimé à 15 milliards de dollars.

Tout cela ne veut pas dire que votre téléphone va bientôt durer deux jours. Mais plutôt qu’il sera plus facile de le recharger. « Les gains d’efficacité peuvent servir à améliorer l’autonomie ou les performances. Vu l’appétit pour les données et la connectivité, les industriels ont choisi la seconde option », souligne Francis Sideco. En somme, c’est la faute à la 4G et à vos applications.

Julien Dupont-Calbo

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