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Transgressif, Donald Trump demeure en tête des sondages

Ses rivaux républicains craignent que ses propos polémiques aient un effet repoussoir sur les femmes et les Latinos.

Par  (Washington, correspondant)

Publié le 11 août 2015 à 02h48, modifié le 11 août 2015 à 06h34

Temps de Lecture 3 min.

Donald Trump et sa femme Melania Trump sur le plateau du grand débat des candidats à la présidentielle américaine le 6 août 2015 à Cleveland.

Un accrochage avec une journaliste de la chaîne Fox News à propos d’allégations de sexisme, l’annulation de sa présence à une réunion de conservateurs, le départ de son plus proche conseiller politique : pour tout autre candidat, ces éléments seraient autant d’indices d’une campagne en piqué. Pas pour Donald Trump. Après avoir accaparé l’attention dans les jours qui ont suivi le premier débat entre postulants républicains à l’investiture pour la présidentielle de 2016, le 6 août, marqué notamment par un échange vigoureux avec l’animatrice de Fox News, Megyn Kelly, le magnat de l’immobilier a pu se reposer sur une batterie de sondages toujours aussi favorables rendus publics lundi 10 juin 2015.

Dans trois enquêtes d’opinion, l’une locale (dans l’Iowa, premier Etat à se prononcer le 1er février) et deux autres nationales, M. Trump maintient ou consolide sa première place en termes d’intentions de vote, en dépit de marges d’erreur parfois élevées compte tenu de l’étroitesse des échantillons des personnes interrogées. Comme l’avaient montré les premières polémiques à propos de commentaires désobligeants visant les immigrés mexicains ou le passé militaire de l’ancien candidat à la présidentielle John McCain, retenu cinq ans en captivité en Vietnam, les transgressions de l’homme d’affaires constituent en effet pour l’instant un moteur d’adhésion aussi puissant que sa réussite personnelle.

Lors du débat, M. Trump a piétiné les codes politiques en refusant de renoncer à une candidature en tant qu’indépendant en cas d’échec à l’investiture républicaine, puis en assurant qu’avoir donné de l’argent par le passé à des candidats (il avait affirmé avoir contribué aux campagnes de tous ses adversaires présents à ses côtés) lui avait permis d’avoir leur écoute. C’est pourtant sa passe d’armes avec la journaliste de Megyn Kelly qui a été utilisée pour tenter de le mettre en difficulté alors que seul le candidat Rand Paul, sénateur du Kentucky, s’était frontalement opposé sur scène à l’homme d’affaires.

De nombreux républicains, à commencer par la candidate Carly Fiorina, ancienne responsable de Hewlett-Packard, ont assuré que ses propos étaient inappropriés et qu’ils menaçaient d’entretenir le thème de la « guerre contre les femmes » souvent reprochée au Grand Old Party notamment compte tenu de positions extrêmement restrictives sur la question de l’avortement. Les responsables républicains craignent en effet une répétition de la défaite de 2012, faute de pouvoir rivaliser avec le Parti démocrate auprès des femmes ou des Latinos.

Rivaux embarrassés

Avant même cette nouvelle vague de sondages favorables, M. Trump ne s’était pas privé de s’attribuer l’audience record enregistrée par Fox News le 6 août. Les événements sportifs mis à part, ce débat est en effet devenu l’émission de télévision la plus regardée de l’histoire du câble aux États-Unis, avec 24 millions de téléspectateurs, soit le double du record précédent (11,8 millions). Ce dernier chiffre avait été obtenu le soir de la réélection du président Barack Obama. En 2011, le premier débat des primaires républicaines avait d’ailleurs rassemblé huit fois moins de téléspectateurs. Nul doute que les chaînes d’informations qui vont organiser les prochains débats (CNN le 16 septembre, et CNBC le 28 octobre) espèrent également bénéficier d’un tel « effet Trump ».

Cette popularité insolente complique la tâche de ses rivaux. Certains, comme le gouverneur de l’Ohio John Kasich, le ménagent en lui reconnaissant d’« avoir touché juste » sur la question de l’immigration, tout en privilégiant leurs propres réponses. Auteur d’une prestation souvent convaincante lors du débat, éclipsée comme celles des autres candidats par les polémiques liées à l’homme d’affaires, le sénateur de Floride Marco Rubio a annoncé officiellement dimanche 9 août qu’il refuserait de répondre désormais à toute question concernant le magnat de l’immobilier.

Dernière preuve de cette domination, M. Trump, placé au centre de la scène du fait de ses bons scores en termes d’intention de vote, avait disposé le soir du débat du temps de parole le plus élevé (10’ 31” minutes), devant Jeb Bush, ancien gouverneur de Floride (8’ 47” minutes) et M. Kasich (6’ 56” minutes), selon les statistiques du Washington Post.

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