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La panne de croissance vient compliquer la rentrée du gouvernement Valls

L’activité économique a fait du surplace au deuxième trimestre après un début      d’année en fanfare.L’exécutif, qui confirme sa prévision de croissance de 1 % en 2015, veut « maintenir    le cap » de sa politique.

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La France a enregistré une croissance zéro au deuxième trimestre

Par Frédéric Schaeffer

Publié le 16 août 2015 à 19:13

Manuel Valls.

Une économie à l’arrêt, une crise porcine qui s’éternise, un ministre du Travail démissionnaire... De retour à Matignon après de courtes vacances ponctuées de plusieurs sorties médiatiques, Manuel Valls aurait pu espérer une rentrée plus facile... L’annonce vendredi par l’Insee d’ une croissance zéro au deuxième trimestre a jeté un froid dans les rangs de la majorité. Après un début d’année sur les chapeaux de roue (+ 0,7 % au premier trimestre), un ralentissement de l’activité était certes attendu. Mais pas une stagnation : l’Insee prévoyait une progression du PIB de + 0,3 % et, en interne à Bercy, le Trésor tablait sur une hausse de 0,2 %.

La croissance « est là », mais elle est « trop faible », avait estimé le président de la République, François Hollande, le 14 juillet dernier. Un mois plus tard, l’exécutif s’est donc efforcé de minorer le mauvais chiffre de l’Insee et de rester optimiste : « La France est en reprise d’activité, en reprise de croissance », a défendu Michel Sapin, invitant à regarder l’ensemble du semestre. « L’hypothèse du gouvernement d’une croissance de 1 % en moyenne pour l’année 2015 est plus que jamais ­confortée »,a renchéri Manuel Valls. Et le Premier ministre d’estimer même que cette prévision pourrait être dépassée, ce qui n’a pas manqué de provoquer les railleries de certains élus de l’opposition. Concrètement, il faudrait que l’activité progresse de 0,2 % au troisième trimestre et au quatrième trimestre pour atteindre ce seuil de 1 % sur l’ensemble de 2015. « Cet objectif est donc toujours d’actualité », juge Denis Ferrand, économiste chez COE-Rexecode.

« Faux plat interminable »

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Il n’empêche, la panne de l’économie au deuxième trimestre va inévitablement venir alimenter le débat entre les partisans de la politique de l’offre et les tenants du soutien à la demande. « On est dans la démonstration de l’impasse de la politique menée, estime le député socialiste et chef de file des frondeurs, Christian Paul. En redonnant du souffle à la consommation des ménages et à l’investissement local et privé, on s’épargnerait ce faux plat interminable de l’économie. » Fin juillet, le bureau national du Parti socialiste a adopté à une large majorité un rapport demandant une inflexion de la politique gouvernementale en faveur des ménages, quitte à limiter les baisses de charges promises aux entreprises dans le cadre du pacte de responsabilité.

Un changement de cap économique totalement exclu par Michel Sapin : « Si nous voulons réussir, il ne faut pas zigzaguer, il ne faut pas changer de politique », a jugé le ministre des Finances, vendredi sur France Inter. Avant le Conseil des ministres de mercredi et à quinze jours de l’université d’été du PS de La Rochelle, ce dernier a écarté l’idée de nouvelles baisses d’impôts pour les ménages en 2016 à ce stade et estimé que le pacte de responsabilité devait être déployé « dans l’enveloppe budgétaire prévue ». Les votes des budgets 2016 et 2017 seront déterminants : sur les 41 milliards d’euros de baisses de prélèvements pour les entreprises (étalées de 2014 à 2017), les parlementaires doivent encore en approuver 15 milliards...

Alors que le vent du boulet de Bruxelles n’est pas passé loin il y a seulement quelques mois, la priorité du gouvernement est de tenir les objectifs de réduction du déficit, de financer les baisses de charges promises. La politique menée par l’exécutif tardant à produire ses effets, les discussions budgétaires promettent d’être agitées.

Frédéric Schaeffer

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