Et s'ils faisaient leur retour chez les Bleus pour l'Euro?

Bafétimbi Gomis (30 ans), la Panthère est de retour

Deschamps l’a déjà confié, le système à deux attaquant lui plaît, et Bafé Gomis s'y adapte parfaitement. S’il est toujours devancé dans la hiérarchie par Benzema, Giroud, Lacazette, ou encore Fekir, le buteur de Swansea peut très bien gagner sa place, au prix d’une saison pleine. Avec 8 buts lors des 9 derniers matches de Premier League, l’ancien buteur de Saint-Etienne et de Lyon vit actuellement une période faste. Il a retrouvé son instinct de tueur, sa capacité à peser sur les défenses, à faire des différences par sa puissance, son placement. Une situation qui tranche avec sa longue période de doute à son arrivée au pays de Galles. 

«Si je refais partie des meilleurs, alors ce sera possible de penser à nouveau à l’Euro, d’imaginer cette cerise sur le gâteau» confiait-il en avril dernier sur notre site, alors qu’il n’a plus joué en équipe de France depuis le 9 juin 2013, et une défaite sèche au Brésil (0-3). S’il continue à ce rythme, DD pourrait finir par le rappeler. Son profil et sa capacité à se transcender dans les moments importants, seraient forcément des atouts pour l’EDF. 

Adil Rami, une solution en défense?

Comme Gomis, Adil Rami n’a plus porté le maillot bleu depuis le 9 juin 2013 face au Brésil. Pour le retrouver, Rami a opté pour le changement. Après un passage à l'AC Milan plutôt mitigé, l’ancien Lillois a choisi de rejoindre l’Espagne et le FC Séville. Il retrouve ainsi un Championnat qu’il connaît, après son passage réussi au Valence CF (2011-2014). 

Pour ses premières sorties avec l’équipe d’Unai Emery, Rami a déjà donné des éléments de réponse. Après avoir perdu des kilos superflus, il semble enfin de retour à son meilleur, avec une tonicité retrouvée, et une suprématie dans les duels. Alors que la défense centrale des Bleus est loin d’être arrêtée, ses chances de retour existent réellement. «En signant au FC Séville, j’ai respecté les critères par rapport à l’équipe de France. J’ai fait ce choix pour mettre toutes les billes de mon côté, a-t-il confié dans un entretien à France-Football le 12 août, admettant avoir contacté Didier Deschamps pour lui demander conseil avant de signer. Je ne revendique rien, mais je sais que j’ai encore à donner pour les Bleus.» Tout est dit.

Lassana Diarra, la sentinelle est peut-être là

Son match face à Troyes a bluffé les observateurs. Absent des terrains durant 14 mois, l’ancien Madrilène a effectué un retour fracassant. En une heure de jeu, Lass’ a rayonné, par sa présence à la récupération, son aisance technique, sa qualité de relance, etc. Positionné en sentinelle – un rôle essentiel dans le système de Didier Deschamps chez les Bleus – Diarra a oxygéné le jeu olympien. Certes, ce n’est qu’une première, qu'il faut relativiser, mais elle est pleine de promesses. 

Pour le retour en équipe de France, l’affaire est plus complexe. Plus appelé depuis le 11 août 2010 et un Norvège-France (2-1), Diarra reste bloqué à 28 sélections, et a pris sa retraite internationale. «Les Bleus, c’est fini. C’est fini depuis un moment. Il ne faut pas se raconter d’histoires» confiait-il en mars 2013, dans L’Equipe. L’homme est alors à l’Anzhi Makhatchkala, et Didier Deschamps ne l’a pas convoqué pour une double confrontation décisive face à la Géorgie et l’Espagne. «Parfois, j’ai l’impression qu’on me fait payer Knysna, mais je n’y étais pas» affirmait-il, alors qu’il avait déclaré forfait pour le Mondial 2010, en raison d’une crise drépanocytaire. Deux ans et demi plus tard, beaucoup de choses ont changé. Une saison de haut niveau avec l’OM pourrait-elle précipiter la fin de retraite?

Hatem Ben Arfa, enfin pardonné?

Avec Ben Arfa, inutile de s’enflammer. Capable du meilleur comme du pire, l’ex futur-Zidane n’a jamais confirmé les espoirs placés en lui. Mais comment rester insensible à ses coups de maître, comme sa chevauchée fantastique, pour l’ouverture du score niçoise face à Caen (2-1)? Revenu en France, l’ancien joueur de l’OL et de l’OM prend un énième nouveau départ. Après son rocambolesque transfert avorté l’hiver dernier, le milieu offensif a travaillé, perdu du poids. S’il lui reste encore du chemin pour être à 100 %, Ben Arfa monte en puissance. Alors pourquoi se priver de son génie à l’Euro, si le physique revient?

Inutile de refaire l'histoire, Ben Arfa, c’est aussi un caractère (trop?) fort à gérer. Sa sélection provoquerait immédiatement un flot de commentaires acerbes, alors qu’il n’a plus porté le maillot bleu depuis le 19 juin 2012, et la défaite des Bleus à l'Euro face à la Suède (0-2). Convoqué par la FFF - comme Samir Nasri, Yann M'Vila, Jérémy Ménez – pour ses problèmes de comportement, il était revenu sur cet épisode dans France-Football, en septembre 2013. «Chaque non-convocation (en Bleu) n'est pas un coup de poignard. C'est juste une invitation à en faire plus (...) Si ça marche en club, je ne vois pas pourquoi je n'irais plus chez les Bleus» confiait-il, après avoir reconnu que son attitude n’était pas la bonne. «Je ne suis pas très fier d'avoir par exemple fait mon rebelle pour partir de Marseille» à l'été 2010, regrettait-il. À l'époque, le coach marseillais se nommait… Didier Deschamps, et cette donnée pourrait avoir son importance. 

Kevin Gameiro, une occasion à saisir

Carlos Bacca parti à l’AC Milan, et Ciro Immobile encore en phase de reprise, Kevin Gameiro est pour l’instant le choix numéro 1 d’Unai Emery pour guider l’attaque sévillane. Mais à l’instar de ses trois duels manqués samedi dernier à Malaga, il peine à convaincre. En Espagne, les médias lui ont collé l'étiquette du "SuperSub", appuyé par une statistique imparable: 0,53 buts par match quand il entre en jeu, contre 0,29 lorsqu’il est titulaire. Il n’empêche que le Français conserve la confiance de son coach, qui apprécie son profil de dévoreur d’espace, jamais avare d'efforts.

 «Coach, venez me voir à Séville!» lançait-il à Didier Deschamps dans le JDD, au début du mois de janvier. «Les Bleus aussi sont une priorité pour moi. Or, comme c'est parti, j'ai plus de chance de regarder l'Euro 2016 à la télé», regrettait-il, alors qu’il n’a plus joué avec la sélection depuis une victoire 1-0 face aux Etats-Unis, le 11 novembre 2011. Pré-convoqué pour le Portugal (4 septembre) et la Serbie (7 septembre), sera-t-il dans la liste définitive dévoilé ce jeudi?