Paris à côté de la plaque avec les femmes

Paris à côté de la plaque avec les femmes

    De nombreux habitants de l'île de la Cité (Ier - IVe) se sont réveillés ce mercredi matin à une adresse différente de celle où ils s'étaient couchés. Dans la nuit de mardi à mercredi, des membres de l'association Osez le féminisme ont rebaptisé une quarantaine de rues, de places, de squares et de ponts de l'île avec des noms de femmes illustres, connues et moins connues : Marie Curie, Florence Arthaud mais aussi l'aviatrice et alpiniste Marie Marvaingt ou la femme politique Suzanne Lacoreâ?¦Moins de 3 % des rues ont un nom de femmeQuarante-cinq ans jour pour jour après la création du Mouvement de libération des femmes, le collectif espérait ainsi interpeller les citoyens sur la faible représentation des femmes dans l'espace public. « A Paris, seuls 2,6 % des rues portent le nom d'une femme (NDLR : soit 166 sur 6 355), indique Marie, membre d'Osez le féminisme. Et encore, ce sont plus souvent des femmes de ou des filles de que des femmes qui ont accompli des choses par elles-mêmes. »Selon elle, ce manque de représentation véhicule une vision patriarcale de la société. « Quand je l'ai fait remarquer à une dame, elle m'a répondu que c'était peut-être parce que les femmes n'ont pas fait de choses importantes », raconte la militante, encore soufflée par cette réponse. Des noms de femmes illustres ont été accrochés sur les grilles du square Jean-XXIII

    (LP/A.A.) Croisée devant l'entrée du square Jean-XXIII, sur les barreaux duquel s'affichaient entre autre le noms de Rosa Parks réalisé au crochet, Marie-France apprécie l'initiative. « Cela nous rappelle que nous vivons une époque où les femmes sont toujours à la traîne dans beaucoup de domaines », confie cette photographe de 65 ans. Cédric est moins convaincu par l'initiative. « Ce n'est pas ça qui va changer la société », estime le quadragénaire.Avec cet happening militant, Osez le féminisme invite aussi la mairie à « rattraper son retard ». « Beaucoup de dénominations ont été attribuées à une époque où les préoccupations féministes n'existaient pas ou peu, argumente la Ville. Avec 2,6 %, Paris se situe tout de même au-dessus de la moyenne nationale de 2 %. » La mairie souligne également que « sur les 36 noms proposés en février par la commission de dénomination, 22 sont ceux de femmes ». Les ponts ont aussi été rebaptisés

    (LP/A.A.)