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Google prêt à aller à l’affrontement avec Bruxelles

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La réponse de Google montre qu’il parie que la Commission n’a pas assez de cartes dans sa manche pour le condamner.

Par Renaud Honoré

Publié le 27 août 2015 à 19:41

Les relations entre Google et Bruxelles prennent un tour un peu plus acrimonieux encore. L’entreprise nouvellement connue sous le nom d’Alphabet a rejeté sans ménagement ce jeudi les arguments de la Commission européenne l’accusant d’abus de position dominante, jugeant que ceux-ci étaient « erronés » et « sans fondements ».

« Les conclusions [de l’exécutif européen] sont fausses aussi bien du point de vue des faits, du droit, que de l’analyse économique », écrit ainsi Kent Walker, vice-président de Google, dans un texte posté sur un blog de l’entreprise qui reprend les grandes lignes du texte officiel envoyé ce jeudi à la Commission.

Choix du bras de fer

Ce document de 150 pages est la réponse attendue à la procédure lancée au printemps. Mi-avril, Margrethe Vestager, la Commissaire à la Concurrence, avait fait sensation en accusant Google de profiter de sa domination dans la recherche en ligne pour favoriser ses propres services de comparaison de prix pour le e-commerce. Après 5 ans d’enquête préliminaire, la Direction générale de la Concurrence de l’UE avait donc décidé que ces comportements étaient assez graves pour justifier une procédure qui peut déboucher sur une amende de plusieurs milliards de dollars pour Google.

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Ces menaces n’ont visiblement pas effrayé la firme de Mountain View. Sa réponse montre qu’elle a choisi le bras de fer, et qu’elle parie que la Commission n’a pas assez de cartes dans sa manche pour la condamner. Pour preuve, elle avance que ses concurrents n’ont pas à se plaindre de son comportement puisque « Google a offert 20 milliards de clics gratuits aux agrégateurs de contenus en Europe sur la dernière décennie ».

La balle dans le camp de la Commission

Le document note aussi que les 4 principaux marchés de l’UE ont vu débarquer 300 nouveaux acteurs sur le segment des comparateurs de prix, signe que la concurrence ne s’est pas asséchée. Le géant américain estime aussi que Bruxelles n’a pas assez pris en compte l’environnement changeant de ce segment, avec la montée en puissance d’acteurs comme Amazon ou eBay.

Enfin, du point de vue du droit, Google estime être en droit de traiter différemment les différents comparateurs de prix, en fonction de l’avantage supposé qu’ils sont censés apporter aux consommateurs. En clair, Google refuse d’être assimilé à une « utility » (ces grandes infrastructures de transport ou d’énergie) qui aurait l’obligation d’offrir un accès égal à tous.

La Commission doit maintenant voir si cette réponse sans ménagement de Google laisse encore la porte ouverte à une solution négociée qui permettrait d’amender le comportement du géant américain. Faute de quoi, une procédure conflictuelle avec amende se profilera. Compte tenu des enjeux, cela devrait encore prendre de longs mois.

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