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Gouvernement

Macron: la France n'ira pas "mieux en travaillant moins"

Le ministre de l'Economie a multiplié les "preuves d'amour" à l'attention des patrons lors d'un discours à l'université d'été du Medef ce jeudi.

Emmanuel Macron n'a pas hésité à donner un nouveau coup de griffe contre les 35 heures ce jeudi devant un parterre de chefs d'entreprises. Le ministre de l'Economie, copieusement applaudi lors de son discours, s'est voulu conciliant vis-à-vis des patrons, en clôture de l'université d'été du Medef.

Faisant allusion à la fameuse phrase du Premier ministre Manuel Valls lors de la précédente université d'été du Medef, "J'aime l'entreprise", Emmanuel Macron a souligné après avoir rappelé les diverses mesures du gouvernement en faveur des entreprises: "Vous avez l'amour et vous avez les preuves d'amour".

"Vous pouvez compter sur le Medef"

Dès lors, "ne vous demandez pas ce que le pays peut faire pour vous", a-t-il exhorté, paraphrasant J.F. Kennedy. "Demandez-vous ce que vous pouvez faire pour le pays".

La gauche "a pu croire à un moment, il y a longtemps, que la politique se faisait contre les entreprises. Ou au moins sans elles" et "que la France pourrait aller mieux en travaillant moins. C'était des fausses idées", a déclaré le ministre de l'Economie.

Puis, sur plusieurs points, Emmanuel Macron a donné raison au Medef, reconnaissant par exemple qu'il n'était "plus possible" de vivre avec une dépense publique équivalant à 57% du Produit intérieur brut, un argument régulièrement brandi par le patron des patrons Pierre Gattaz. "Vous pouvez compter sur le Medef", lui a répondu le président de l'organisation patronale en guise de clôture de l'université, ajoutant: "Ensemble nous prendrons nos responsabilités".

"Sarkozy de retour au gouvernement?"

A gauche, les réactions sont moins chaleureuses et le timing choisi surprend: la veille de l'université d'été du PS. "Le moins que l'on puisse dire est que cette phrase est une fausse bonne idée", a réagi le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, sur France Info.

"On comprend pourquoi avec de tels propos, Monsieur Macron préfère se faire applaudir à l'université du Medef que venir à La Rochelle discuter avec les militants socialistes. Monsieur Macron aurait-il honte de la gauche et des socialistes?", s'est interrogé le député Yann Galut auprès de BFMTV.

Le frondeur Christian Paul s'est quant à lui fendu d'une comparaison en forme de pique sur iTélé. "Je croyais d'ailleurs que Nicolas Sarkozy était de retour mais je n'avais pas compris qu'il était de retour au gouvernement", a-t-il déclaré. Sur BFMTV, le même Christian Paul a jugé qu'Emmanuel Macron est "quelqu'un qui pense que l'histoire est une page blanche, moi je pense qu'il y a des combats à mener, il ne faut pas les oublier". "S'il est prêt à un débat devant les Français, j'y suis prêt également, dans les 24 heures qui viennent", a ajouté le député de la Nièvre.

A. D. avec AFP