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« Gazelle », le poignant texte de rap retrouvé parmi les corps de migrants

Le journal italien « La Repubblica » a publié les photos des objets appartenant aux quarante-neuf réfugiés retrouvés morts le 15 août dans la cale d’un bateau.

Par  (Rome, correspondance)

Publié le 28 août 2015 à 13h32, modifié le 28 août 2015 à 18h22

Temps de Lecture 1 min.

A Augusta, près de Syracuse, le 16 août.

Jusqu’ici, ils n’étaient connus qu’à travers un chiffre et une date : les 49 cadavres du 15 août. Un parmi les nombreux naufrages de cet été, le long de la route des migrants, dans le canal de Sicile. Mais ce chiffre commence à « parler » : on sait à présent comment certains de ces hommes, enfermés dans la cale de l’embarcation qui devait les mener vers l’Italie, ont passé les derniers moments de leur vie.

L’un écrivait une chanson de rap, un autre écoutait de la musique sur son iPod, avec ses écouteurs. Il y avait celui qui avait apporté avec lui un sachet d’aspirine.

Parmi les objets retrouvés, en vrac : des dinars libyens, un téléphone portable de fabrication chinoise, un collier en cuir, un porte-monnaie vide… La Repubblica a publié, jeudi 27 août, les photos des pièces à conviction à la disposition de la police criminelle de Catane, en Sicile, qui mène l’enquête pour « homicides ».

Ces hommes venaient du Bangladesh, du Pakistan, de la Côte d’Ivoire… Grâce aux témoignages des survivants, les policiers savent désormais qu’ils ont tenté de remonter à l’air libre pour échapper aux fumées rejetées par le moteur. Mais ils ont été roués de coups à chaque tentative de sortir de cette soute de six mètres sur quatre, d’une hauteur d’à peine 1,2 m, où l’on ne pouvait tenir qu’allongé.

A Augusta, près de Syracuse, le 16 août.

Parmi les pièces à conviction, un policier qui, avant, enquêtait sur les morts le long des rues de Catane, et qui aujourd’hui s’occupe des cadavres trouvés en mer, a toujours entre les mains la n° 15, racontent les deux journalistes du quotidien romain. Il s’agit de paroles de rap, dédiés à « Gazelle », le titre de la chanson. « C’est l’histoire tragique d’une jeune fille qui s’appelle Gazelle », écrit-il d’emblée. Sur le second feuillet, l’écriture devient presque incompréhensible.

D’une « beauté sublime », Gazelle « aime la vie malgré l’enfer où elle est tombée » – une histoire d’hommes qui ont abusé d’elle et l’ont abandonnée. L’agent ne cesse de retourner à la cellule frigorifiée du navire où se trouvent les dépouilles des 49 morts du 15 août. Mais il n’a pas encore réussi à trouver celui qui, parmi eux, était le rappeur probablement amoureux, comme « Gazelle », de la vie.

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