Un journaliste indépendant tadjik a été condamné à une peine de deux ans de prison pour un délit commis à l’âge de 6 ans, a dénoncé mardi 1er septembre l’ONG Human Rights Watch (HRW), qui a appelé les autorités à le libérer immédiatement.
Amindjon Goulmourodzoda, rédacteur du site d’informations Fara.tj (et Fara.com.tj), est accusé d’avoir falsifié son certificat de naissance à l’aide de son père en 1989. Les services de sécurité tadjiks affirment que le journaliste a, en 1989, frauduleusement modifié sa date de naissance afin de pouvoir obtenir son passeport plus tôt.
Un pays critiqué par Reporters sans frontières
L’intéressé a rejeté toutes les accusations, insistant sur le fait qu’il avait obtenu ses papiers de manière légale. Quant à son père, il figurait également en tant qu’accusé dans cette affaire mais est aujourd’hui défunt.
« Il y a vraiment quelque chose qui ne va pas quand un journaliste, connu pour ses articles indépendants, est enfermé pendant deux ans pour des actes qu’il aurait commis lorsqu’il était un petit enfant, estime Hugh Williamson, directeur de la division Europe et Asie centrale à HRW. Les autorités tadjikes doivent immédiatement annuler la condamnation de Goulmourodzoda et le libérer. »
Le Tadjikistan est dirigé d’une main de fer par le président Emomali Rakhmon depuis 1992. Son régime est régulièrement accusé par les ONG de faire pression sur les médias indépendants et de l’opposition. « Le blocage arbitraire des sites d’information indépendants est devenu commun, même s’il dure généralement quelques jours », écrivait Reporters sans frontières dans son rapport de 2014 sur la liberté de la presse dans le monde. Dans son classement mondial, l’ONG a classé le Tadjikistan à la 115e place mondiale sur un total de 180 pays.
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