Le pivot des Bleus Rudy Gobert sur la ligne des lancers francs contre la Russie, le 9 septembre 2015 à Montpellier

Rudy Gobert sur la ligne des lancers francs contre la Russie, le 9 septembre 2015, à Montpellier.

afp.com/PASCAL GUYOT

Qui aurait parié que Rudy Gobert deviendrait un joueur de premier plan en sélection? En tout cas pas son coéquipier de l'équipe de France Evan Fournier, qui l'a croisé lors de leurs jeunes années. "Il faut pas se mentir... Rudy, s'il passait pro, c'était bien, déjà", a-t-il reconnu au micro de France Inter jeudi soir après la victoire en poule contre Israël.

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Rudy Gobert est à présent la tour de contrôle de la défense des Bleus. Il y a un an, le Picard était l'auteur de 13 rebonds décisifs pour battre l'Espagne chez elle en quarts de finale de la Coupe du monde. Excellent contreur, il a ensuite régalé en NBA, devenant le chouchou des Utah Jazz, dont il est à présent un élément majeur au poste de pivot. Ses excellentes statistiques en ont fait le 11e meilleur défenseur de la ligue (8,4 points, 9,5 rebonds et 2,3 contres).

2,36 m d'envergure

Les fées du basket se sont penchées sur son berceau pour le doter d'un physique hors-norme. Selon la NBA ou la fédération, il culmine à 2,15 ou 2,17 m de haut pour 115 kg (son père, l'ex-international français Rudy Bourgarel, faisait 2,13 m). Lorsqu'il tend les bras en croix, son envergure atteint 2,36 m, ce qui le laisse lorsqu'il les tend au ciel à 9 cm du cercle du panier. S'il ne chausse que du 53,5 (63 pour Shaquille O'Neal, avec la même taille), ses mains font 25 centimètres de longueur. Entre ses doigts, le ballon a l'air d'un pamplemousse.

La force de Gobert, 23 ans, réside dans sa capacité à sublimer ce que la nature lui a imposé. Un résultat obtenu par un investissement intense à l'entraînement. Très vif dans ses mouvements, il n'a rien d'un lourdaud sur le parquet, malgré les séances de musculation qui ont suivi son arrivée de Cholet en 2013. "Un tel athlète, c'est du jamais-vu en équipe de France, Rudy court comme un meneur de 1,80 m", a estimé le sélectionneur Vincent Collet, dans le JDD, au lancement du championnat de d'Europe.

Le "Gobzilla"

Le "Gobzilla" - l'un des surnoms donnés par les commentateurs américains de la NBA - a l'habitude d'empêcher des tirs que ses adversaires imaginaient imparables. Depuis, comme cela s'est vu contre la Pologne ou Israël, ils hésitent à deux fois avant de tenter de passer l'obstacle que représentent ses tentacules. "Nous seulement Rudy empêche des paniers de façon directe, mais il y a aussi tous les joueurs qu'il dissuade, a ajouté Collet. Certains jettent la balle ou modifient leur shoot quand il se dresse devant eux".

A 23 ans, il représente clairement la relève des indispensables Boris Diaw et Tony Parker, qui ont prévu de raccrocher avec les JO 2016. "Maintenant, c'est le joueur le plus important de notre défense, a fait valoir TP. Et en même temps, il y a tellement de choses sur lesquelles il peut encore progresser." Bien enregistré: aux lancers francs, où il faisait preuve de maladresse depuis le début de l'Euro, il a fait 3/3 contre Israël. Gobert n'en finit décidément pas de prendre de l'envergure.

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