A peine recouvert de feuilles d'or, le “Dirty Corner” d'Anish Kapoor à nouveau dégradé

Publié le 24 septembre 2015 à 10h06

Mis à jour le 08 décembre 2020 à 05h53

Mise à jour du 28/09 : On pensait naïvement que le fait d'avoir installé un système d'alarme empêcherait d'autres dégradations malveillantes de Dirty Corner, la sculpture d'Anish Kapoor qu'il venait de recouvrir partiellement de feuilles d'or (lire ci-dessous). Le Parisien rapporte dans la nuit de dimanche à lundi, vers minuit, « un ou des inconnus ont inscrit le mot “blâme” sur une des feuilles d'or masquant les inscriptions antisémites ». « Cela semble être une griffure à l'ongle (...) Il arrive que nous ayons des griffures de ce type aussi dans la Galerie des Glaces, les passages de portes ou sur des bancs du parc », modère la direction du château de Versailles, auprès de l'AFP. Pour l'instant, aucun suspect n'a été identifié par la sûreté départementale des Yvelines, chargée de l'enquête. L'exposition est prévue au Château de Versailles jusqu'au 1er novembre.

Comment masquer la haine ? Anish Kapoor a trouvé une solution en recouvrant partiellement son Dirty Corner de feuilles d'or. La désormais fameuse sculpture, installée dans les jardins du Château de Versailles, avait été dégradée par trois fois, d'abord par de la peinture jaune, puis par des inscriptions royalistes et antisémites, enfin par un graffiti rose. Samedi 19 septembre, le juge des référés de Versailles, saisi par l’association Avocats sans frontières et un conseiller municipal (DVD) de la ville, avait exigé samedi l’« occultation définitive » des tags haineux, estimant qu'ils portaient atteinte à l’ordre public et à la « dignité de la personne humaine »

Sur son compte Instagram, où il a posté plusieurs photos de l'opération, l'artiste a expliqué qu'il avait « toujours eu l'intention de transformer les messages racistes et haineux sur l'œuvre en quelque chose de positif ». « Je ne laisserai pas les procédures judiciaires de politiciens français d'extrême-droite m'imposer leurs décisions. A l'aune de ce vandalisme, le président François Hollande a compris mon désir de laisser les graffitis en place pour des raisons pédagogiques. Je l'ai pris au mot. Pour être clair, et comme prévu avant ce jugement malavisé, j'ai commencé à transformer les signes de haine sur la sculpture en une nouvelle forme. Je continuerai ce travail. Cela me paraît la meilleure réponse à ces actes méprisables. »

Avec un peu de chance, cela marquera en tous cas la fin de ce feuilleton d'été sur Dirty Corner : pour prévenir d'autres actes de malveillance, un système d'alarme avait également été installé sur l'œuvre.

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