AfghanistanLe bombardement d'un hôpital de MSF fait 19 morts
Au moins 19 personnes de Médecins sans frontières sont mortes et 37 grièvement blessées dans le bombardement d'un centre de soins, peut-être par une frappe américaine.
Dix-neuf personnes ont été tuées dans la nuit de vendredi à samedi dans le bombardement d'un hôpital de Médecins sans Frontières (MSF) dans la ville afghane de Kunduz. L'ONU à qualifié d'inexcusable cette frappe aérienne dont l'armée américaine est probablement responsable.
Elle pourrait relever du «crime de guerre» si elle était jugée «délibérée par la justice», a déclaré le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme Zeid Ra'ad Al Hussein. Il a appelé à une enquête approfondie et transparente.
L'Otan n'a pas officiellement reconnu que le bombardement était lié à un raid américain. Elle se limite à parler de «possibles dommages collatéraux» d'une opération aérienne.
Le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter a indiqué qu'une «enquête exhaustive» était en cours sur cet incident traité comme une «bavure». Le chef du Pentagone n'a cependant donné aucun détail sur les circonstances du bombardement.
Un avion AC 130
selon un responsable américain, l'enquête va porter sur le rôle joué par un avion américain AC 130, un appareil dérivé de l'avion de transport C-130 équipé de plusieurs canons pour mener des opérations d'appui au sol.
Selon ce responsable, l'avion AC-130 a ouvert le feu pour défendre des forces spéciales américaines qui accompagnent les forces spéciales afghanes au combat. «Ils étaient pris sous le feu de plusieurs positions des talibans» et «l'avion a retourné le feu», a indiqué cette source. Mais pour l'instant, «nous ne sommes pas sûrs de ce qui s'est passé», a-t-elle précisé.
A Kaboul, le palais présidentiel a assuré que le général américain John Campbell, chef de la mission de l'Otan en Afghanistan, avait «présenté ses excuses» au président Ashraf Ghani dans une conversation téléphonique.
L'opération visait sans doute «des terroristes armés qui ont attaqué l'hôpital de MSF et l'ont utilisé en tant que base pour attaquer les forces afghanes et les civils», a affirmé le ministère afghan de la Défense.
Attaque odieuse
Selon un nouveau bilan communiqué par l'ONG, cette frappe a coûté la vie à 19 personnes, 12 employés, et sept patients, parmi lesquels trois enfants. Au moins 37 personnes ont été blessées.
«Cette attaque odieuse représente une grave violation des lois humanitaires internationales», a estimé Meinie Nicolai, membre de la direction de MSF. «Nous exigeons une transparence totale de la part des forces de la coalition et ne pouvons accepter que ces pertes horribles de vies humaines soient simplement considérées comme des 'dommages collatéraux'», a-t-elle indiqué.
Fureur
La fureur des Nations unies est alimentée par le récit de la nuit dernière fait par MSF. L'ONG affirme que des bombardements se sont poursuivis «pendant plus d'une demi-heure» après qu'elle a averti les armées afghane et américaine que son établissement de Kunduz avait été touché par de premiers tirs.
MSF assure avoir transmis préventivement les coordonnées GPS de son hôpital à «toutes les parties» du conflit, et «notamment à Kaboul et Washington». Or, l'Otan n'évoque qu'une «frappe aérienne» américaine, sans préciser combien de bombes ont été larguées.
Au moment du bombardement, 105 patients et 80 membres du personnel, des Afghans et des étrangers, étaient présents dans l'hôpital de cette grande ville du nord qui a été le théâtre d'âpres combats entre les talibans et les forces de sécurité afghanes cette semaine.
Aide cruciale
Le centre de soins de MSF a apporté une aide cruciale à la population civile dès lundi et la prise de Kunduz par les talibans, puis la contre-offensive des forces de sécurité afghanes. C'est le seul hôpital dans cette région du nord de l'Afghanistan capable de traiter des grands blessés.
«MSF a traité 394 blessés depuis lundi», a expliqué Bart Janssens, directeur des opérations de l'ONG. «Nous sommes terriblement choqués par cette attaque», a-t-il ajouté. «MSF condamne dans les termes les plus vifs l'affreux bombardement», écrit l'ONG dans un communiqué.
ats/reu/afp
Cet article a été automatiquement importé de notre ancien système de gestion de contenu vers notre nouveau site web. Il est possible qu'il comporte quelques erreurs de mise en page. Veuillez nous signaler toute erreur à community-feedback@tamedia.ch. Nous vous remercions de votre compréhension et votre collaboration.