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En Syrie, une semaine de frappes aériennes russes

Moscou mène des frappes aériennes en Syrie depuis le 30 septembre. Les données montrent que c’est avant tout pour défendre Damas.

Par  et

Publié le 06 octobre 2015 à 12h08, modifié le 07 octobre 2015 à 17h58

Temps de Lecture 3 min.

Bombardements russes sur la ville de Kafar Zita, le 7 octobre.

Au huitième jour de son intervention en Syrie, mercredi 7 octobre, l’aviation russe a mené d’intenses bombardements aériens contre les forces rebelles (l’Armée syrienne libre et le groupe dijadiste Al-Nosra) dans le nord de la province de Hama, où pour la première fois, des hélicoptères Mi-24 du contingent envoyé par Moscou semblent être intervenus en soutien aux forces syriennes sur le terrain attaquant l’ASL près de la ville de Morek.

La ville d’Al-Tabaqa, dans la province de Raqqa, aux mains de l’Etat islamique, a également été touchée par des missiles russes tirés depuis la mer Caspienne. Une frappe confirmée par l’EI qui a publié des images de restes de l’un de ces missiles.

Depuis le 30 septembre, on peut établir que les frappes russes répondent à deux règles : soutenir les forces syriennes dans les zones où elles sont malmenées, voire réellement en danger ; et affaiblir l’opposition armée pour aider les troupes gouvernementales à regagner du terrain dans d’autres régions.

De ce fait, l’aviation russe a beaucoup plus tendance à frapper l’opposition et les groupes armés hors Etat islamique (EI) que les troupes du « califat islamique » proprement dit. Les premiers représentent une menace réelle pour un régime aux abois quand le second reste un danger plus lointain. Les troupes de l’Etat islamique restent globalement tenues à l’écart de la « Syrie utile » encore aux mains de Bachar Al-Assad : l’axe et les villes de Damas et Homs, et la région côtière alaouite, fief du régime.

 

  • Dans le Nord-Ouest, l’activité aérienne russe se concentre sur les provinces de Hama et d’Idlib : la ville éponyme, celle de Jisr Al-Choghour, de Maarat al-Nouman, d’Al-Latamina, et leurs environs. La province d’Idlib a en effet été le théâtre au printemps d’une offensive rebelle qui a mis en déroute les troupes gouvernementales.

    Formée principalement par les troupes du Front Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaida et du groupe islamiste Ahrar Al-Sham – qui ne sont pas affiliés à l’Etat islamique, l’« armée de la conquête » a été particulièrement visée par les raids russes dans cette région. Ses premières lignes sont à moins de 30 km de la ville côtière de Lattaquié, fief du régime, qu’elle menace directement. Centres d’entraînement, dépôts d’armes, postes de commandement et même véhicules ont été visés.
  • Au nord de la grande ville de Homs, c’est l’enclave rebelle autour de la ville d’Al-Rastan, défendue par des groupes affiliés à l’Armée syrienne libre (ASL) qui est dans la ligne de mire. Les frappes russes pourraient être le prélude à une offensive terrestre de l’armée syrienne qui, en se débarrassant de cette épine dans le pied, pourrait libérer des troupes pour d’autres fronts.

Moscou dit bombarder l’EI mais frappe l’ASL

Les Russes ont déclaré, vidéo à l’appui, avoir frappé la ville de Raqqa, capitale de l’Etat islamique (EI) dès le 1er septembre, mais il s’agissait en fait de frappes autour de la ville de Jisr Al-Choghour.

Ils ne semblent en réalité s’être préoccupés qu’à partir de dimanche soir de l’EI. Dans deux régions : à l’est d’Alep, en soutien à des troupes syriennes encerclées sur la base aérienne de Kuweiris depuis décembre 2012 par des forces rebelles puis par l’EI ; puis contre la ville d’Al-Bab, nœud routier stratégique entre Raqqa et Alep, la ville d’Al-Thaqba et, enfin, dans le Sud-Est, sur des positions de l’EI autour de Palmyre.

Occupée depuis le mois de mai par l’EI, la ville antique n’en reste pas moins à portée de tir des forces de Bachar Al-Assad, qui campent à 15 km du centre-ville pour ce qui est de leurs lignes les plus avancées.

Si l’effort se confirme dans cette région, une reprise de la ville par des forces gouvernementales bénéficiant d’un coup de pouce de l’aviation russe pourrait offrir à Vladimir Poutine une première victoire de prestige.

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Reste une incertitude, la capacité de l’armée et des milices gouvernementales, usées par quatre ans de guerre et sur la défensive sur quasiment tous les fronts, à profiter de l’arrivée miraculeuse des Russes dans le ciel syrien.

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