Deux nouveaux députés du parti d'extrême droite grec Aube dorée, Giorgos Germenis et Panyiotis Iliopoulos, ont été placés en détention provisoire samedi 11 janvier au soir, après avoir été mis en examen à Athènes pour « direction d'une organisation criminelle ». Un troisième député, Stathis Boukouras, a, lui aussi, comparu devant les juges d'instruction, mais une décision sur son éventuelle incarcération devait être prise dimanche seulement.
Six autres députés sur dix-huit de ce parti ont déjà été mis en examen depuis septembre, et trois d'entre eux sont en prison, dont le dirigeant du parti Nikolaos Michaloliakos.
Selon l'agence semi-officielle ANA, un témoin a affirmé que M. Germenis avait le rôle d'un « major d'armée » dans le recrutement et l'entraînement de nouveaux membres, ainsi que dans des attaques d'immigrés. Les trois hommes ont affirmé samedi qu'Aube dorée n'était pas une organisation criminelle, M. Iliopoulos démentant l'existence de « milices d'assaut » au sein du parti.
RASSEMBLEMENT DE SOUTIEN
Environ 150 personnes ont participé en fin d'après-midi à un rassemblement en faveur des trois députés devant le palais de justice. Parmi celles-ci figuraient la femme et la fille de M. Michaloliakos, ou encore le porte-parole du parti Ilias Kasidiaris, lui-même mis en examen, qui a contesté le sort réservé aux députés d'Aube dorée.
« Les terroristes sont libres [une allusion à un militant d'extrême gauche qui n'a pas regagné sa prison récemment], les escrocs de Nouvelle Démocratie et du Pasok [la coalition au pouvoir] sont libres, pas un seul député ou ministre n'a été interrogé sur tous les scandales et pots-de-vin. Les seuls à être traînés devant le juge et, illégalement, en prison, sont les députés d'Aube dorée », a-t-il dit. Il a accusé aussi de violation de la présomption d'innocence « les médias qui nous traitent d'organisation criminelle ».
Aube dorée a annoncé vendredi qu'elle avait l'intention de porter l'affaire devant la Cour européenne des droits de l'homme. Ces arrestations et mises en examen ont suivi l'assassinat en septembre de Pavlos Fyssas, un musicien membre de la mouvance d'extrême gauche, tué avec un couteau par un militant d'Aube dorée.
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