Le collectif "On ferme!" vandalise les permanences des associations pour dénoncer l'accueil des migrants en France.

Le collectif "On ferme!" vandalise les permanences des associations pour dénoncer l'accueil des migrants en France.

Twitter / "On ferme!"

Ils se revendiquent de l'héritage de Gandhi mais le dirigeant indien doit se retourner dans sa tombe en voyant leurs méthodes outrancières et enfantines. Des militants anti-immigration ont lancé ces derniers jours une offensive sur les réseaux sociaux contre les associations qui viennent en aide aux migrants en France. Réunis au sein d'un compte Twitter intitulé "On ferme", ils s'amusent à publier des photos de leurs actes de vandalisme sur les locaux de France terre d'asile, la Cimade, ou encore SOS Racisme.

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Leur mode opératoire se résume principalement à mettre de la glue dans les serrures des portes, croyant, peut-être et à tort, que les migrants dorment dans les sièges sociaux et permanences des associations. Ou bien estiment-ils plus facile de dégrader un bâtiment qu'une tente de secours? A chacun de leurs méfaits, ces militants taguent des "On ferme" ou "Migrants dehors" sur les murs. Loin de prôner des valeurs de tolérance comme Gandhi, ils fustigent ce qu'ils nomment les "immigrationnistes". Plusieurs villes sont concernées, de Paris à Strasbourg en passant par Nantes.

Joint par L'Express, le directeur général de France terre d'asile, Pierre Henry, confirme que son association est la cible depuis deux mois de ces hurluberlus. "Des plaintes ont été déposées systématiquement. Je crois qu'il ne faut pas donner plus d'importance à ces zozos qu'ils ne le méritent. Quel courage et quelle lucidité de s'attaquer à nos locaux en pleine nuit!", ironise l'humanitaire.

"Des gens proches de l'extrême droite"

Selon Pierre Henry, les lettres d'insultes anonymes se multiplient depuis le début de la crise migratoire. Son association est accusée d'être trop généreuse à l'égard des réfugiés alors que, jusqu'ici, elle ne recevait que des messages de soutien. Mais France terre d'asile refuse d'y voir le symbole d'une crispation d'une partie de la France. "Ce sont toujours des gens proches de l'extrême-droite, de la fachosphère, qui n'existent que de manière marginale et à travers leurs provocations", poursuit le patron de l'ONG. "Je suis moi-même en procédure judiciaire avec le fondateur du site Fdesouche à cause de menaces de mort!"

Contacté par L'Express, le collectif "On ferme !" n'a pas encore répondu à nos sollicitations. Mais sans aucune vergogne, les militants ont publié leurs échanges privés avec une consoeur de Metronews qui a tenté d'en savoir plus sur leur démarche. "Nous espérons [...] que l'ensemble des organisations subventionnées avec notre argent pour loger des 'clandos' dans des hôtels fermeront", veulent-ils croire. Et à ceux qui les critiquent sur les réseaux sociaux, ces anonymes répondent en parlant de "collabosphère". Un point Godwin qui en dit long sur leur niveau de contribution au débat sur les migrants.

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