Google mise sur Symphony, le service de messagerie crypté qui séduit Wall Street
Symphony, un service de messagerie professionnelle fondé par le Français David Gurlé pour concurrencer Bloomberg, a levé 100 millions de dollars auprès d’établissements bancaires… et de Google. De quoi voir plus loin que Wall Street.
Agathe Machecourt, à San Francisco
Après avoir séduit Wall Street, Symphony s’est attaché le soutien de Google. Ce service de messagerie crypté destiné à concurrencer Bloomberg auprès des professionnels de la finance a levé 100 millions de dollars (88 millions d’euros), notamment auprès de Google, a annoncé lundi 12 octobre la start-up de Palo Alto.
Aux côtés de la firme de Mountain View, on compte les établissements français Natixis et la Société générale, la banque suisse UBS et le fonds d’investissement Lakestar, basé à Zurich. Un premier tour de table, réalisé en octobre dernier et emmené par Goldman Sachs, avait déjà rapporté 66 millions de dollars à la start-up.
A la manière de Twitter
Google ne s'y trompe pas : Symphony, c'est une messagerie cryptée construite sur le même modèle que celles de Bloomberg et Reuters, outil indispensable à quiconque travaille sur les marchés financiers, mais beaucoup moins cher. Et surtout, qui pourrait bien être adoptée par nombre d'entreprises, financières ou non. Le service coûte 15 dollars par mois et par utilisateur pour les entreprises comptant plus de 50 salariés. Pour les autres, c'est gratuit. A titre de comparaison, Bloomberg demande près de 20 000 dollars par terminal et par an. Mais à la différence de ce dernier, qui fournit des informations financières en continue, Symphony n'est qu'un outil de messagerie. Malgré un partenariat avec l'agence de presse financière Dow Jones, la start-up souhaite se concentrer sur sa messagerie cryptée. Une messagerie bien faite, sur laquelle on peut notamment inclure des mots clés et des alertes pour des collègues lorsque ceux-ci sont mentionnés, à la manière de Twitter.
650 millions de dollars
Fondée en 2012 par le Français David Gurlé, la start-up de messagerie a ainsi très vite suscité l’intérêt des grandes entreprises américaines. Ce fils de diplomate, - passé par Microsoft et Skype mais surtout par Thomson-Reuters, l’agence de presse concurrente de Bloomberg au sein de laquelle il s’est entre autres occupé du développement de la messagerie professionnelle pendant près de sept ans - a notamment refusé une offre de Cisco avant de céder aux sirènes de Goldman Sachs en 2013, qui réunit alors quatorze autres établissements financiers au sein du consortium Symphony.
Lancé le 15 septembre, le service de messagerie revendique déjà une cinquantaine de clients professionnels, soient 45 000 utilisateurs. La start-up serait valorisée quelque 650 millions de dollars.
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