La pression monte sur le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, pour qu'en dépit de la crise économique et budgétaire, l'Union européenne se dote d'objectifs climatiques ambitieux à l'horizon 2030.
Vendredi 10 janvier au matin, alors que se tenait une nouvelle réunion à Bruxelles pour tenter de finaliser les grandes lignes d'un futur « paquet énergie-climat » dont la présentation est prévue le 22 janvier, les ministres de l'environnement des Pays-Bas et de l'Espagne ont, à leur tour, réclamé un objectif « d'au moins 40 % de réduction de gaz à effet de serre d'ici à 2030 ».
Emboîtant ainsi le pas à leurs homologues français, britannique et italien et aux ministres allemands de l'économie et de l'environnement qui, dans une lettre adressée le 6 janvier à la Commission, rappelaient la nécessité d'avoir cette ambition pour « écarter les conséquences les plus graves du changement climatique » et donner un cadre permettant aux entreprises d'investir dans la « décarbonisation » de l'économie européenne.
Ce nouveau « paquet » doit remplacer celui conclu en 2009. Celui-ci prévoit que l'Union européenne réduise ses émissions de gaz à effet de serre de 20 % d'ici à 2020 par rapport à 1990, qu'elle porte la part des énergies renouvelables à 20 % de son mix énergétique et qu'elle fasse 20 % d'économies d'énergie grâce à des gains d'efficacité. Fin 2012, l'Europe avait déjà réduit ses émissions de 18 %.
CALENDRIER PÉRILLEUX
Il n'est pas sûr pourtant que la recommandation des six pays les plus puissants de l'Union – confortant la position de la commissaire au climat, Connie Hedegaard – fasse changer d'avis les commissaires à l'énergie, Günther Oettinger, et à l'industrie, Antonio Tajani, déterminés à défendre, au nom de la compétitivité du tissu industriel, un objectif inférieur, de 35 % seulement.
Vendredi soir, M. Barroso n'avait pas tranché. « Nous devons préserver notre ambition climatique sans que cela pénalise l'industrie tout en démontrant que cela créera des emplois. Plusieurs pays ont été échaudés sur les énergies renouvelables. Ils vont y regarder à trois fois avant de prendre de nouveaux engagements », reconnaît un haut fonctionnaire français.
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