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La fusée expérimentale Super Strypi explose en plein vol

Super Strypi, un lanceur expérimental original censé décoller depuis un rail incliné a échoué très tôt ce 4 novembre 2015, entraînant la destruction de 13 petits satellites.
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Super Strypi
Le panache de fumée de la fusée Super Strypi témoigne d'une trajectoire anormale quelques instants avant sa désintégration le 4 novembre 2015
©capture youtube

EXPÉRIMENTALE. "La mission ORS-4 d'un lanceur expérimental Super Strypi a échoué à mi-vol après un décollage à 17h45, heure de Hawaï (4h05 heure de Paris) ce jour (le 4 novembre 2015 NDLR), depuis le centre de lancement de Barking Sands, sur l'île de Kauai, à Hawaii. Des informations supplémentaires seront diffusées dès qu'elles seront disponibles". C'est avec ce communiqué lapidaire que la base militaire américaine de l'US Air force a fait état de l'échec du lancement survenu tôt ce matin. L'engin semble s'être désintégré en plein vol après une perte de contrôle de sa trajectoire, comme on peut le voir dans cette vidéo amateur.

Cette autre vidéo montre le décollage de différents points de vue (y compris par une caméra fixée sur le fuselage) ainsi qu'une animation de la scène.

Ce lanceur, baptisé super Strypi, était une fusée expérimentale originale. Plutôt que de décoller à la verticale, bien stabilisée sur son pas de tir, elle a pris son envol guidée par un rail d'une quarantaine de mètres de long, incliné à 45°. Un dispositif très similaire à celui utilisé pour envoyer des missiles jusque dans la stratosphère, durant la guerre froide. D'ailleurs, le nom de "super Strypi" découle directement des lanceurs Strypi destinés à effectuer des tests extra-atmosphériques de charges nucléaires. Utilisés dans les années 1960, ces lanceurs avaient été mis au placard en 1963 après la signature du traité d'interdiction partielle des essais nucléaires consécutif à la crise de Cuba. Mais remis au goût du jour avec les technologies de propulsion actuelles, ils intéressent de nouveau le département de la défense américaine, tout comme la Nasa.

RAPIDES. En effet, cette petite fusée d'une vingtaine de mètres de long et pesant 31 tonnes (par comparaison, Vega, la plus petite des fusées européennes mesure tout de même 30 mètres de haut) est bien plus simple dans sa conception que la plupart des autres lanceurs. Elle est, par exemple, dépourvue de système de guidage depuis le sol, et sensée se stabiliser dans les airs grâce à une rotation sur elle même, à la manière d'une balle de pistolet. Certes, ce type de lanceur ne peut pas emporter de lourdes charges. Il peut tout au plus déposer 300 kilos en orbite basse spécifie sa fiche technique (400 à 500 kilomètres d'altitude dans le cadre du lancement de ce mercredi). Mais il présente l'avantage d'être bon marché et surtout, ils peuvent être mis en oeuvre dans un délai très court. Et c'est ce dernier aspect qui intéresse tout particulièrement le département de la défense américaine. En effet, le programme ORS (Operationnal Responsive Space) dont ce lanceur fait partie vise à mettre au point une solution pour déployer très rapidement une flotte de petits satellites pour pallier une éventuelle destruction ou neutralisation de ceux actuellement en orbite. 

Lors de ce lancement, la fusée Super Strypi en emportait pas moins de 13. Le plus volumineux d'entre eux était HiakaSat, un microsatellite de 55 kilos développé par le Hawaii Space Flight Laboratory, et dont la mission était de prendre des clichés en infrarouge, afin de repérer des îlots de chaleur au niveau du sol. Le lanceur emportait également avec lui une douzaine de cubesats fabriqués par diverses universités américaines, ainsi qu'une grappe de 8 d'entre eux mis au point par la Nasa dans le but de les faire travailler en réseau. Le vol aurait dû durer 13 minutes entre le décollage et le déploiement des 13 satellites. 

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