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Emploi

En 2016, Suresnes rémunèrera ses agents au mérite

La rémunération sera plus élevée si l'agent a montré durant son année un "esprit d'initiative" ou une "attitude positive" dans son travail. Une position approuvée à titre "personnel" par Emmanuel Macron. Et aussi par Marylise Lebranchu.

La ville de Suresnes, dans les Hauts-de-Seine a décidé qu'à partir de 2016, ses 1.300 agents seraient rémunérés "au mérite", révèle mardi RTL. Dès avril, la part indemnitaire de leur rémunération (primes et indemnités) qui peut, selon la Gazette des communes, représenter jusqu'à un tiers de la somme perçue, fluctuera selon que la personne évaluée aura montré un "esprit d'initiative" ou une "attitude positive" dans son travail. Les agents très bien notés pourront ainsi gagner jusqu'à 135 euros par mois. En revanche, les moins bons élèves pourront perdre 90 euros par mois.

Le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, s'est déclaré mardi sur Europe 1 favorable à l'initiative. "Je pense qu'il faut accroître la part de mérite, la part d'évaluation, dans la rémunération de la fonction publique", a-t-il affirmé, soulignant qu'il s'agissait "d'une conviction personnelle".

La ministre de la Fonction publique Marylise Lebranchu s'est également déclarée, sur BFMTV-RMC, "favorable" à ce qu'une part de mérite entre en considération dans la rémunération ds fonctionnaires.

Pour motiver pas sanctionner, assure le maire

Pour Christian Dupuy, le maire de Suresnes cité par la radio, le système vise à "motiver davantage ceux qui le sont moins" et de faire en sorte que "ceux qui sont déjà motivés, ne se démotivent pas". L'édile assure que la collectivité qu'il dirige dispose des fonds pour assurer une éventuelle hausse des rémunérations.

Pour déterminer qui pourra bénéficier d'une hausse de son traitement et qui verra celui-ci fondre, les agents seront notés sur une échelle allant de "très insuffisant" à "exceptionnel". Mais comment éviter les règlements de compte et les traitements de faveur? En contrôlant l'évaluation de l'agent, estime la CFDT. Tous les syndicats, CGT, FO et CFDT, ont signé l'accord. "On sera attentif à ce qu'il n'y ait pas une sale ambiance qui se développe dans les services où il y aurait une sorte de compétition interne, encore que l'esprit de compétition, c'est aussi essayer de faire le mieux possible", a expliqué le maire, Christian Dupuy.

Rappelons que l'entretien professionnel calqué sur le privé a remplacé depuis 2010 la traditionnelle notation - note sur 20 - des fonctionnaires et que l'expérimentation conduite dans ce sens devrait être pérennisée.

David Namias