Une application qui transforme le mot « terroriste » en « lâche »
L'extension pour chrome « Terrorist to Coward » est disponible en plusieurs langues depuis le 13 novembre.
Photo : chrome web store
Prenez note que cet article publié en 2015 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Un développeur vancouvérois a eu l'idée de créer une application pour le navigateur Chrome qui remplace automatiquement toutes les occurrences du mot « terroriste » par le terme « lâche ». Un hommage singulier aux victimes des attentats de Paris (Nouvelle fenêtre), et une manière d'afficher sa « cyberrésistance ».
Mack Flavelle n'a aucun lien avec les victimes parisiennes du 13 novembre à part celui, dit-il, d'être « un être humain ». Comme beaucoup d'autres britanno-colombiens, le Vancouvérois était au travail lorsqu'il a appris la nouvelle des attaques terroristes. « J'ai tout arrêté. J'ai suggéré mon idée d'appli à un collègue, nous avons fait une réunion et 45 minutes plus tard, c'était en ligne ! »
À ce moment-là, le groupe armé État islamique n'a pas encore revendiqué l'attaque, mais Mack Flavelle raconte qu'il ne peut pas rester les bras croisés à compter les victimes. « Ça nous a demandé 15 lignes de code. C'est tout ! Une manière simple de faire une différence », commente-t-il.
Supprimer le mot « terroriste » des pages Internet n'est pas atténuer une réalité trop difficile. Mack Flavelle explique que qualifier les auteurs de ces actes de « terroristes », c'est « leur faire trop d'honneur, c'est ce à quoi ils aspirent ». Pour lui, faire résonner ce mot à travers la planète c'est aussi diffuser la terreur.
Cette appli n'empêchera pas qui que ce soit de se faire exploser, mais on espère redonner le pouvoir aux gens, faire en sorte qu'ils se sentent moins impuissants face à ces actes. Car c'est ce que nous avons tous ressenti à travers le monde.
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6000 comptes Twitter de Daesh piratés par Anonymous
Mack Flavelle est chef de produit pour AxiomZen. L'entreprise vancouvéroise encourage les employés à développer des projets innovants sur Internet.
Photo : Mack Flavelle
La langue comme arme et la Toile comme vecteur. « Il faut que les gens continuent d'en parler, qu'ils créent des comptes Facebook, qu'ils tweetent. Car nous vivons tous dans l'espace numérique et rendre le monde meilleur passe aussi par là. C'est de la cyberrésistance », explique-t-il.
Cyberrésistance : le concept pullule plus que jamais depuis les attaques du 13 novembre. Des mots dièse pour rassembler, des collectes de fonds sur les plateformes de financement participatif pour aider les familles des victimes, l'après-attentat s'organise avant tout sur le web. Le collectif de pirates informatique Anonymous a également annoncé qu'il lançait « l'opération la plus importante jamais réalisée contre Daesh. » Une déclaration de guerre numérique que le groupe juge bien plus efficace que des bombardements sur le terrain.
En quelques jours à peine, Anonymous affirme avoir désactivé plus de 6000 comptes Twitter appartenant à des recruteurs de Daesh. Et le collectif ne s'arrête pas là : il vient de publier une série de guides pratiques permettant à tous, y compris les novices en informatique, d'apprendre à pirater les comptes informatiques et prendre part à la guerre numérique contre le groupe armé État islamique. Une autre forme de cyberrésistance à l'heure où les réseaux sociaux sont de plus en plus montrés du doigt pour leur part de responsabilité dans le recrutement et l'endoctrinement de djihadistes.