Syrie : l'utilisation d'armes chimiques devient «une routine»

Syrie : l'utilisation d'armes chimiques devient «une routine»

    C'est un représentant des Etats-Unis auprès de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) qui l'a affirmé ce lundi lors d'une réunion à huis-clos : l'utilisation des gaz dans la guerre civile en Syrie devient une «routine». Rafael Foley a également à nouveau accusé Damas de viser ses propres citoyens.

    Ces déclarations interviennent après que l'OIAC a confirmé le 6 novembre, dans un document publié sur son site, que du gaz moutarde avait été utilisé en août lors de combats entre groupes rebelles en Syrie, et du gaz de chlore en mars dans la province d'Idlib (nord-ouest), sans pour autant désigner de coupables.

    Concernant l'attaque d'Idlib en mars, Rafael Foley a souligné que les témoins interrogés avaient noté la présence d'hélicoptères, dont «seul le régime syrien dispose». Un autre rapport a confirmé l'utilisation de gaz moutarde le 21 août à Marea, une ville de la province d'Alep (nord), entraînant «très probablement» la mort d'un enfant.

    En septembre 2014 déjà, les enquêteurs de l'OIAC avaient établi que le chlore avait été utilisé en tant qu'arme chimique de manière «systématique et répétée» à Kafr Zeta (dans la province de Hama, centre), Al-Tamana et Tal Minnis (dans la province d'Idleb).

    «Une seule conclusion est possible : le régime syrien continue d'utiliser des armes chimiques contre son propre peuple» et Damas «n'hésitera pas à recourir à de telles tactiques, car elles servent ses buts cyniques», affirme Rafael Foley.

    Même son de cloche du côté de l'Union européenne, qui s'exprimait lors de cette même réunion via Pierre-Louis Lorenz, représentant du Luxembourg auprès de l'OIAC. Ce dernier a de nouveau pointé du doigt des «contradictions non résolues» dans la liste d'armes et d'installations d'armes chimiques fournie par la Syrie lorsqu'elle a rejoint l'OIAC en 2013. Une liste communiquée près une attaque chimique qui avait tué des centaines de personnes dans la région de la Ghouta orientale, à l'est de Damas, en août 2013. Au total, 1.300m³ d'armes chimiques avaient été saisis, dont du gaz moutarde et du sarin.

    Selon les Etats-Unis, la non résolution de ces questions «font resurgir le spectre de stocks cachés d'agents chimiques conservés par la Syrie».