POLITIQUE - Ce samedi 5 décembre, se tenait à Béziers une cérémonie en hommage "aux morts pour la France" pendant la guerre d'Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie. Le genre d'événements qu'affectionne Robert Ménard, qui ne rate pas une occasion de flatter les nostalgiques de l'Algérie française. Mais cette fois, tout ne s'est pas passé exactement comme prévu, rapporte Midi Libre.
Comme le veut l'usage, le sous-préfet de l'Hérault, Christian Pouget, était présent à cette cérémonie pour représenter l'État. Ce qui est moins classique en revanche, c'est que le sous-préfet en question sorte de son devoir de réserve pour commenter le discours du maire. "Juste après sa lecture du message du secrétariat d'Etat, en hommage aux morts pour la France durant la guerre d'Algérie, Christian Pouget s'est autorisé cette rare entorse", explique le journal local qui livre la teneur de l'intervention du sous-préfet.
"Rester silencieux serait cautionner le discours"
"Je devrais m'arrêter là. Mais rester silencieux serait cautionner le discours que vient de prononcer le maire et évidemment je ne le peux", a lancé le haut fonctionnaire expliquant qu'il n'a pas, "de toute évidence", la "même conception de ce que doit être une cérémonie patriotique". Christian Pouget a expliqué en effet que, selon lui, ces hommages doivent être "un moment de rassemblement et d'unité et pas de division ou de polémique".
Et à la lecture du discours prononcé par Robert Ménard, on comprend rapidement la dimension "polémique" de son allocution. Entre la France qui apporta en Algérie sa civilisation "fille de Rome" et ses digressions sur "l'élection d'un président de la République [François Hollande ndlr] célébrée dans une forêt de drapeaux étrangers, dont celui du FLN", le cadre du seul "hommage aux victimes" paraît en effet largement débordé.
À noter que le maire de Béziers n'en est pas à sa première mésaventure avec les représentants de l'Etat. Le préfet de l'Hérault, Pierre de Bousquet, avait fermement rappelé Robert Ménard à l'ordre après l'annonce de la création de sa "garde biterroise" en lui signifiant son désaccord.
Ci-dessous, le discours du maire de Béziers dans son intégralité.