AUTOMOBILE - Presque trois mois après l'explosion du scandale Volkswagen, le groupe allemand a tenu sa première grande conférence de presse, le 10 décembre à Wolfsbourg, pour faire le point sur l'avancement de l'affaire, et ses conséquences. Au total, le groupe a reconnu avoir vendu plus de 11 millions de véhicules modifiés pour tricher aux tests de mesures d'émission de gaz à effet de serre.
Une fraude qui ne résulte "pas d'une erreur isolée mais d'un enchaînement d'erreurs qui n'a à aucun moment été brisé", a reconnu Hans Dieter Pötsch, président du conseil de surveillance. Selon le groupe, elle aurait débuté dès 2005, à partir du moment où Volkswagen a fait du marché américain une priorité.
Les conséquences sont bien sûr très lourdes pour l'entreprise. Le nouveau PDG Matthias Müller a déclaré qu'elle était dans une situation "pas dramatique, mais tendue". Le coût total, entre amendes et indemnisations, est encore largement inconnu. Le constructeur avait mis de côté 6,7 milliards d'euros de provisions dans un premier temps.
Prix catalogue : 84 millions d'euros
Aujourd'hui, Volkswagen pousse la logique d'économie encore plus loin en annonçant la vente du jet privé de l'entreprise. Cela peut sembler symbolique pour un groupe de presque 200 milliards d'euros de chiffre d'affaires, mais il ne s'agit pas un modeste taxi des airs.
En effet, Volkswagen a acheté un A319 pour les voyages de ses cadres dirigeants, le genre d'avion qui font les liaisons moyens courriers en France et en Europe. Prix catalogue : 84 millions d'euros pour 33 mètres de long.
Bien connu des passionnés d'aviations, il a déjà été photographié et filmé aux quatre coins du monde.
Pour ceux qui suivent les déboires du constructeur allemand, cette mise en vente est un signe qui ne trompe pas. Volkswagen est vraiment en difficulté. Le groupe de distribution britannique Tesco a vendu quatre de ses cinq jets Gulfstream en 2014, alors qu'il était lui-même en grande difficulté.