Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Etat d’urgence : le bâtonnier de Paris déplore le « recul de nos libertés publiques »

« Vouloir préserver l’Etat de droit ne dit pas comment le faire », a rétorqué la ministre de la justice, Christiane Taubira.

Le Monde avec AFP

Publié le 11 décembre 2015 à 21h45, modifié le 11 décembre 2015 à 20h13

Temps de Lecture 1 min.

Le bâtonnier de Paris Pierre-Olivier Sur et la ministre de la justice Christiane Taubira, lors de la rentrée solennelle du premier barreau de Paris, le 11 décembre.

Le bâtonnier de Paris, Me Pierre-Olivier Sur, a appelé vendredi 11 décembre à la mobilisation pour la défense de libertés publiques qui sont selon lui « en recul » depuis l’instauration de l’état d’urgence.

Lors de la rentrée solennelle du premier barreau de France, Me Sur, qui effectuait là sa dernière grande prise de parole publique comme bâtonnier – il cédera sa place en janvier à Frédéric Sicard, après deux ans à ce poste – a lancé :

« Il y a en ce moment quelque chose qui recule dans nos libertés publiques. Nous avons commencé notre action contre la loi sur la surveillance et nous la terminons en plein état d’urgence. Si les mesures de sûreté administratives sont évidemment nécessaires, rien ne justifie qu’on déroge au droit. Plus que jamais, nous avons un rôle à jouer. »

Le bâtonnier a estimé que le recours à ce régime d’exception était « un subterfuge permettant à l’Etat de contourner le manque d’enquêteurs, de magistrats instructeurs et d’avocats ».

Consulter notre blog : « Observatoire de l’état d’urgence »

« La routine de la liberté redevient une conquête »

L’avocat s’est ensuite adressé à la ministre de la justice, Christiane Taubira, assise à quelques mètres de lui, et a « exigé » des pouvoirs publics « que l’état d’urgence soit limité dans le temps, que les procédures prévoient le respect des droits de la défense et soient soumises au juge judiciaire » pour éviter toute dérive.

« Nous sommes tous attachés à l’Etat de droit, mais vouloir le préserver ne dit pas comment le faire », a rétorqué la garde des sceaux, appelant les avocats à nourrir une réflexion sur la « mise en œuvre des principes », au-delà de leur simple proclamation. « Nous étions installés dans la routine de la liberté. Cela redevient une conquête », a-t-elle reconnu, tout en mettant en garde contre toute « défiance envers les institutions, envers l’autre, (…) car c’est un venin mortel » pour la démocratie.

« J’ai, en temps que membre du gouvernement, ma part à prendre. Et nous avons besoin d’avocats pour nous rappeler la primauté du droit, d’avocats en mesure de pourfendre l’arbitraire. »

Evitant de se prononcer sur l’opportunité de l’état d’urgence ou sa durée, la ministre a en revanche défendu la loi sur le renseignement, qui « donne justement un cadre juridique à la surveillance ».

Le Monde avec AFP

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.