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Les régionales dans les urnes, la présidentielle dans les têtes

Avant même que ne soient connus les résultats du second tour des régionales, une évidence : la percée du FN bouscule les calculs. Pour 2017 notamment.

Dominique de Montvalon , Mis à jour le
Le second tour des régionales se tient dimanche.
Le second tour des régionales se tient dimanche. © Sipa

Il sera, bien sûr, important de découvrir dimanche soir si le Front national a conquis une région , ou deux, ou trois, ou plus. Ou bien zéro. Tout est possible et, selon la réponse, le climat politique national, déjà lourd, sera évidemment très différent.

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Mais depuis que sont tombés les résultats du premier tour, et même si un Français sur deux n’a pas voté ce jour-là, tout dans le paysage politique a changé, alors que se profile déjà l’élection présidentielle de 2017. 

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Un scrutin marqué par un double vote sanction

D’abord, le Front national ne s’est pas contenté de confirmer son enracinement national : il a réussi à capter à son profit une part notable des électeurs sarkozystes de 2012, agrégeant cette fois à son électorat traditionnel (masculin, jeune, populaire) une fraction de ces classes moyennes que Giscard, il y a quarante ans, décrivait comme le "groupe central" - le pivot - de la société française. 

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Ensuite, comme le souligne Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’Ifop, ce scrutin régional aura, fait inédit, été marqué par un double vote sanction. Contre un pouvoir incapable de juguler un "chômage de masse", mais aussi contre la droite et le centre, qui auront donné le sentiment à beaucoup de continuer à patauger. Et dont les leaders s’apprêtent à s’entre-déchirer dans une primaire à très hauts risques. 

Enfin, ce scrutin aura confirmé que la France est passée de la classique bipolarisation gauche-droite à un imprévisible tripartisme (gauche-droite-FN) qui aura pris à contre-pied Républicains et centristes, les privant du triomphe auquel ils s’attendaient dans un schéma classique.

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PS : une défaite prometteuse?

Si l’on considère - un peu vite? - que Marine Le Pen sera présente au second tour de la présidentielle de 2017, il ne resterait donc plus aujourd’hui en jeu qu’une place de finaliste, mais pour qui? La droite et le centre prennent conscience, avec un brin d’effroi, du temps qui passe et de ce qui leur reste à faire : c’est leur place que veut occuper demain, elle le dit, la présidente du Front national. Bataille à mort en vue. 

François Hollande préfère ne pas parler du scrutin régional. Pour ne pas laisser transparaître la satisfaction ambivalente qui est aujourd’hui la sienne, et que trahit un proche de Manuel Valls : "Il ne reste que le FN et nous." Certes, le PS, défait dimanche dernier, a dû en plus se retirer du Nord-Pas-de-Calais-Picardie et de Paca mais, comme le dit Dabi, retournant la formule habituelle, c’est peut-être là "une défaite à la Pyrrhus". Autrement dit une défaite prometteuse. Car le PS a mieux résisté que les frondeurs et associés. Le président a donc désormais les mains totalement libres, et dispose d’un ciment politique pour rassembler les siens : la lutte contre le FN. En plus, la droite trébuche. 

Tandis que le sol tremble encore, il va se jouer, dans les six mois, une bataille sans merci. Qui réservera des surprises, et dont personne aujourd’hui ne peut deviner l’issue.

Source: JDD papier

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