C'était il y a 7 jours, une éternité. Tout juste élu à la tête de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie au terme d'un duel inédit avec Marine Le Pen, Xavier Bertrand annonçait en direct au 20h de France 2 qu'il renonçait à être candidat à la primaire de la droite et du centre. L'élu Les Républicains déclarait par ailleurs qu'il abandonnait aussi ses mandats de député de l'Aisne et de maire de Saint-Quentin pour se consacrer "pleinement à sa région". Une décision "irrévocable" et motivée par la volonté de faire de la politique autrement après une campagne "prise comme un coup de poing en pleine figure".
Lundi 21 décembre, dans un entretien à la Voix du Nord repéré par Le Lab d'Europe 1, Xavier Bertrand précise un peu sa pensée. Non, il n'abandonnera pas tous ses mandats pour se consacrer à 100% à sa nouvelle région. "Je vais rester conseiller municipal (de Saint-Quentin) car je ne veux pas être hors-sol et président de son agglomération car sa logique est économique, comme la Région. Ce n'est pas une collectivité, c'est moins lourd à gérer", explique l'ancien ministre. Le nouveau président de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie prévient tout de même "si je m'aperçois que mon agenda est trop chargé, je pourrai aussi quitter cette présidence."
Un argument qui a de quoi surprendre. Si Xavier Bertrand reste à la tête de l'agglomération de Saint-Quentin, c'est donc avant tout parce que "c'est moins lourd à gérer" et tant que son agenda "n'est pas trop chargé". Quant au fait de rester conseiller municipal de Saint-Quentin, il s'agit pour le nouveau président de Région de ne pas être un élu déraciné en gardant une attache locale. Un raisonnement classique des défenseurs du... cumul des mandats.
Cette volonté de conserver un mandat municipal colle en tout cas assez bien avec la stratégie d'enracinement local adoptée par le candidat pour les élections régionales. Un positionnement dont Xavier Bertrand n'avait pas hésité à surjouer dans la dernière ligne droite du scrutin en invitant les responsables politiques nationaux (et Nicolas Sarkozy) à se taire, expliquant "qu'il ne supportait plus la politique nationale".