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Les produits étiquetés pour les femmes coûtent plus cher que ceux pour les hommes. Une étude du Department of Consumer Affairs (DCA) de New York relayée par le Washington Post révèle en effet que, pour des articles similaires, la gent féminine paye en moyenne 7 % de plus que les hommes. L'étude s'attarde notamment sur l'exemple d'une trottinette commercialisée par Radio Flyer. Le modèle rouge, a priori destiné aux petits garçons, est vendu 24,99 dollars (23 euros), contre 49,99 dollars pour le rose.
La différence de prix la plus importante se retrouve au rayon des shampoings et autres soins pour les cheveux. Les produits étiquetés pour les femmes sont en moyenne 45 % plus chers que ceux destinés aux hommes, ce qui représente tout de même une différence de près de 2,5 euros.
Si l'étude s'est focalisée sur New York, les produits comparés concernent plus de 90 marques, parmi lesquelles H&M, Neutrogena et Gillette, vendues aussi bien en magasin que sur Internet. Au total, 35 catégories de produits, des jouets aux vêtements pour adultes en passant par les canes pour personnes âgées, ont été passées au crible, et le résultat est accablant. Les produits marketés pour les femmes coûtent plus cher dans 30 des catégories. Or, selon les experts consultés par le DCA, les "ingrédients" utilisés pour la fabrication des produits n'expliquent pas les différences de prix.
Une "taxe sur le genre"
Le Washington Post rappelle par ailleurs que cette discrimination sur le genre est d'autant plus insidieuse que les Américaines sont moins bien payées que leurs collègues masculins.
Mais ces différences de prix ne sont pas nouvelles. En 1994, un rapport de l'État de Californie révélait déjà que les femmes payaient une "taxe sur le genre" annuelle de près de 1 240 euros pour les mêmes services que les hommes.
En France, la situation serait différente, selon la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes qui indiquait dans un rapport remis il y a un an qu'il n'y a "pas de phénomène global et avéré" de taxation de produits pour les femmes, contrairement à ce qu'assurait notamment le collectif Georgette Sand qui dénonçait une "taxe rose".
Gentille et opportune citation du célèbre slogan !
Pour le titre de l'article, une réserve : il aurait été plus exact d'écrire les femmes paient plus cher, plutôt que les femmes dépensent plus
Sans contester ces différences, il faut néanmoins faire attention à ne pas tirer de conclusions hâtives et cet article est à juste titre assez prudent.
En effet, une trottinette bleue et une trottinette rose, ce n'est pas la même chose ! Et si le modèle pour garçons se vend beaucoup plus que celui pour filles, la loi du marché fera son œuvre et son prix sera plus faible !
Quand je dis à mon épouse qu'elle paye trop cher pour un service, elle hausse les épaules d'un air désabusé.
Rien n'oblige les femmes à acheter un produit. Tant qu'elles continueront à justifier le prix excessif par l'acte d'achat, les hommes et femmes de marketing auront raison de continuer cette differentiation. Cela s'appelle la liberté.