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Monde : ce qui vous attend en 2016

L’année 2016 sera riche en événements partout dans le monde. Tour d’horizon de ce qui nous attend.

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Hillary Clinton sera certainement la candidate démocrate à l’élection présidentielle américaine

Par Yves Bourdillon, Michel De Grandi, Yann Verdo, Catherine Chatignoux

Publié le 1 janv. 2016 à 14:17

Il est très probable que d’autres « Bataclan » viendront endeuiller les pays occidentaux mais aussi arabes, où les djihadistes frappent plus aisément.

L’Europe sera vraisemblablement confrontée cette année à une vague de migrants, Syriens pour l’essentiel.

L’Etat islamique (Daech) pourrait s’effondrer fin 2016 sous les coups de l’armée irakienne, des rebelles et loyalistes syriens et des aviations américaine, française, britannique et russe.

Pour la première fois les sondages donnent gagnants les partisans de la sortie de l’Union, le fameux Brexit, lors du référendum britannique prévu cette année.

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Le baril a depuis perdu les deux tiers de sa valeur, pour finir 2015 à 36 dollars, au plus bas depuis 11 ans.

Le ministre iranien du pétrole, Bijan Namdar Zanganeh

Aung San Suu Kyi sera, à partir de février, le vrai président de la Birmanie.

C’est au tour des hommes d’affaires de se trouver dans le collimateur de la campagne anti-corruption du président Xi Jinping pour 2016.

La vedette scientifique de l’année sera sans doute CRISPR-Cas9, un « logiciel » permettant de rechercher un fragment précis dans le génome de tout être vivant, de l’effacer ou faire des copier-coller pour un prix dérisoire.

L’année 2016 sera exceptionnellement sportive, avec à la fois les Jeux olympiques de Rio de Janeiro et l’euro de football en France.

Notre pronostic d’une aggravation du conflit ukrainien s’est avéré faux.

1. Présidentielle américaine : Hillary Clinton bien placée

Hillary Clinton sera certainement la candidate démocrate à l’élection présidentielle américaine. Les sondages la donnent gagnante de peu en novembre (prolongeant ainsi le bail à la Maison blanche démocrate pourtant en recul ailleurs) face à un des candidats républicains « raisonnables », Ted Cruz ou Marco Rubio. A moins que, l’impensable devenant possible, la haine des électeurs républicains pour « l’establishment » ne les pousse à choisir lors de la primaire le trublion xénophobe et misogyne aux solutions simplistes, Donald Trump.

2. D’autres attentats djihadistes à venir dans le monde

C’est malheureusement une prédiction facile pour 2016 : il n’y a aucune raison que les djihadistes de Daech ou d’Al Qaida cessent d’organiser des attentats. Et comme il est impossible de tout protéger tout le temps, malgré une élévation du niveau d’alerte des forces de sécurité, il est très probable que d’autres « Bataclan » viendront endeuiller les pays occidentaux mais aussi arabes, où les djihadistes frappent plus aisément. Si police et justice seront mobilisés pour neutraliser à temps les djihadistes, la peur et l’émotion pousseront sans doute les pouvoirs publics des pays ciblés à bricoler des réponses attentatoires à l’Etat de droit. Malgré les belles déclarations du genre « si nous renonçons à nos valeurs alors les terroristes auront gagné ».

3. Schengen devrait survivre à la crise des réfugiés

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L’Europe sera vraisemblablement confrontée cette année à une vague de migrants, Syriens pour l’essentiel , équivalente à celle, sans précédent qui a franchi la Méditerranée l’an dernier. Une vague de nature à tester durement la solidarité européenne et l’espace Schengen. Ce dernier a été remis en question, avec de nombreux rétablissements de contrôles aux frontières. Il devra être réformé, avec un renforcement de ses frontières extérieure et une répartition plus équitable des réfugiés, pour survivre.

4. Daech pourrait être détruit militairement

L’Etat islamique (Daech) pourrait s’effondrer fin 2016 sous les coups de l’armée irakienne, des rebelles et loyalistes syriens et des aviations américaine, française, britannique et russe. Ce qui semblait impensable il y a peu, paraît possible au vu de la dynamique militaire. Le front n’est plus qu’à 22 km de Raqqa, sa capitale syrienne et l’armée irakienne, redevenue vaguement crédible grâce à l’aide occidentale, devrait tenter de reprendre son autre place forte, Mossoul, au printemps. Mais l’idéologie mortifère et la capacité de mobilisation du califat survivront à la perte éventuelle de son territoire.

5. Le Brexit menace l’Union d’un coup de tonnerre

Grave menace pour le projet européen. Pour la première fois les sondages donnent gagnants les partisans de la sortie de l’Union, le fameux Brexit, lors du référendum britannique prévu cette année. Le premier ministre, David Cameron, espère obtenir les concessions lui permettant de plaider contre une sortie inédite, qui amputerait le PIB de l’Union de 12% , l’une de ses deux seules armées d’envergure et un poids lourd du libéralisme.

6. Un prix de pétrole toujours sous pression

Un baril de brent à 25 dollars ? La prévision, en extrapolant un peu sur la chute actuelle, n’est plus ridicule, alors qu’elle aurait fait rire n’importe quel analyste il y a 18 mois, quand le baril de pétrole dépassait les 115 dollars. Mais le baril a depuis perdu les deux tiers de sa valeur, pour finir 2015 à 36 dollars, au plus bas depuis 11 ans. En cause, la réduction de la demande pour cause de ralentissement économique occidental et chinois. Et le développement du gaz et du pétrole de schiste aux Etats-Unis. La majorité des analystes tablent toutefois encore sur un cours moyen de 58 dollars en 2016.

7. L’Iran revient sur la scène internationale

La réintégration internationale de l’Iran sera un des évènements géostratégiques clé de 2016. Après douze ans de sanctions occidentales, Téhéran a obtenu en juillet leur levée progressive début 2016 en échange du gel ou du démantèlement par étape de son programme nucléaire clandestin. L’Iran devrait donc exporter à terme un million de barils par jour de plus et poursuivre la normalisation de ses relations avec Washington... sous réserve que ses ambitions régionales ne conduisent pas à un regain des frictions.

8. En Birmanie, la consécration pour Aung San Suu Kyi

Elle n’en aura pas le titre, mais chacun sait qu’Aung San Suu Kyi sera, à partir de février, le vrai président de la Birmanie. Peu importe que la Constitution lui interdise d’accéder à la fonction suprême, elle a prévenu qu’elle serait «au-dessus du Président». Après la victoire écrasante de son parti aux élections de novembre, la «Dame de Rangoun» a les mains libres pour constituer un gouvernement. Pour autant, la tâche ne sera pas aisée. Si le verdict des urnes a le mérite d’être sans appel, la Ligue nationale pour la démocratie n’a aucune expérience du pouvoir. En outre, les militaires conservent quelques prérogatives, comme la nomination de certains ministres ou le contrôle de divers postes budgétaires.

9. Corruption en Chine : au tour des hommes d’affaires

Après les haut-fonctionnaires et les responsables politiques, c’est au tour des hommes d’affaires de se trouver dans le collimateur de la campagne anti-corruption du président Xi Jinping pour 2016. Les patrons de Fosun et de China Telecom ont été pris dans les mailles du filet de la justice. D’autres suivront. La purge chez les caciques du pouvoir devrait aussi continuer: Zhang Lijun, ex vice-ministre de l’environnement est en train d’en faire l’expérience.

10. Sciences : le génie génétique en première ligne

La vedette scientifique de l’année sera sans doute CRISPR-Cas9, un « logiciel » permettant de rechercher un fragment précis dans le génome de tout être vivant, de l’effacer ou faire des copier-coller pour un prix dérisoire. Un outil mis au point en 2012 par deux scientifiques – l’Américaine Jennifer Doudna et la Française Emmanuelle Charpentier – et qui s’est répandu dans les laboratoires. Il est désormais possible de bricoler le vivant, de créer des bébés génétiquement modifiés. Ce qui a poussé les scientifiques eux mêmes à appeler Washington à la prudence au vu des risques de dérives eugénistes.

11. Un Euro de football, des JO sous haute sécurité

L’année 2016 sera exceptionnellement sportive, avec à la fois les Jeux olympiques de Rio de Janeiro et l’euro de football en France. Deux évènements planétaires organisés sous très haute surveillance en raison des menaces d’attentats djihadistes. La France fera-t-elle mieux au Brésil qu’à Londres en 2012 (34 médailles, au 7ème rang) ? Quant au championnat d’Europe de football, on peut rêver d’une revanche en finale du match perdu par la France face à l’Allemagne lors du Mondial 2014.

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Nos prédictions et nos ratés en 2015...

Notre boule de cristal avait vu juste pour l’essentiel l’an dernier (lire « Les Echos » du 2 janvier 2015). Les 12 évènements dont nous pensions qu’ils marqueraient l’année ont effectivement été à la une, même si nous n’avions pas vu venir la crise des réfugiés syriens ni le scandale de corruption déstabilisant le régime brésilien. Notre pronostic d’une aggravation du conflit ukrainien s’est avéré faux. Mais nous avions malheureusement, prévu une vague d’attentats djihadistes. Et « Les Echos » s’attendaient aussi à une victoire des Tories aux législatives britanniques, à un prolongement de la baisse du prix du brut, à la remontée des taux de la Fed, au recul de la croissance chinoise, aux compromis de Syriza en Grèce, au début des revers militaires de Daech et à un accord sur le nucléaire iranien.

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