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Sept choses à savoir sur les sept nouvelles régions

Les régions qui ont fusionné au 1er janvier se sont dotées lundi d'un nouveau président : trois sont au PS, trois viennent de chez Les Républicains et un de l'UDI. Découvrez le profil et les principaux enjeux qui attendent ces nouveaux territoires.

Arnaud Focraud , Mis à jour le
Hervé Morin, Carole Delga, Alain Rousset, Laurent Wauquiez, Marie-Guite Dufay, Philippe Richert et Xavier Bertrand sont les sept présidents de région élus lundi.
Hervé Morin, Carole Delga, Alain Rousset, Laurent Wauquiez, Marie-Guite Dufay, Philippe Richert et Xavier Bertrand sont les sept présidents de région élus lundi. © Reuters

Des hausses de rémunération plus élevées à l'Est

C'est un effet direct de la réforme territoriale. Les indemnités des conseillers régionaux, dont le plafond est fixé en fonction de la population, vont augmenter, le barème en question n'ayant pas été revu malgré la fusion des régions. Et ce coût supplémentaire est le plus élevé en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, qui sera dirigée par le LR Philippe Richert : plus d'1,5 million d'euros par an, soit huit millions sur une mandature de cinq ans, comme nous le calculions en 2014 . Jusque-là, un élu d'Alsace ou de Champagne-Ardenne - régions d'un à deux millions d'habitants - pouvait en effet être rémunéré 1.900 euros bruts par mois, tandis qu'un conseiller de Lorraine - moins d'un million d'habitants - gagnait jusqu'à 1.520 euros. La nouvelle région faisant plus de trois millions d'habitants, tous toucheront désormais jusqu'à 2.661 euros par mois.

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Notre infographie interactive publiée en 2014 :

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Wauquiez, le roi du cumul?

La réforme territoriale permet l'avènement de "barons" régionaux. Celui d'Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, en sera l'un des plus puissants si l'on compte les autres mandats qu'il détient. Pour l'heure, l'ex-ministre est actuellement député de la Haute-Loire et maire du Puy-en-Velay. Elu lundi à la présidence de la région, il a désormais 30 jours pour choisir : la loi actuelle interdit le cumul de deux exécutifs locaux. Laurent Wauquiez a ainsi dit qu'il renoncerait à son fonction d'édile. Mais à la différence d'un Xavier Bertrand ou Christian Estrosi, il conservera son siège à l'Assemblée, la nouvelle loi sur le cumul n'entrant pas en application avant 2017. S'il n'est pas le seul président de région à rester parlementaire - Carole Delga, Alain Rousset et Bruno Retailleau ont décidé de faire de même - son emploi du temps sera davantage rempli par sa fonction de numéro deux des Républicains.

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Du Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées à "l'Occitanie"?

Désormais installés, les nouveaux conseils régionaux ont six mois pour acter le nouveau nom. Si certains présidents ont déjà affiché leur préférence ("Grand Est" pour l'Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, "Aquitaine" pour la grande région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, "Provence-Méditerranée" au lieu de Paca), le débat s'annonce très ouvert en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Comme Xavier Bertrand dans sa région, la nouvelle patronne socialiste Carole Delga a annoncé une grande consultation populaire . Les propositions ne manquent pas : "Midi-Languedoc", "Pyrénées-Méditerranée", "Septimanie" - auquel Georges Frêche avait dû renoncer en 2005 pour rebaptiser le Languedoc-Roussillon -, "Sud de France"… Mais c'est "Occitanie" qui s'est imposé dans un grand sondage organisé par cinq quotidiens de la presse régionale . Plusieurs candidats de gauche plaidaient, eux, pour "Occitanie-Catalogne". En attendant, le nouveau site de la région se nomme sobrement "LRMP "…

Caen héritera du Conseil régional de la Normandie

C'est le souhait de son nouveau président Hervé Morin : choisir Caen comme siège de la région réunissant les deux Normandie. Il s'agit en fait de l'emplacement de l'hôtel de région, la préfecture - véritable "capitale" du pouvoir - ayant été fixée à Rouen l'été dernier par le gouvernement , qui attend encore l'avis de la nouvelle assemblée pour entériner ce choix. Ce compromis normand pourrait être suivi dans le Sud où pour compenser la perte de la préfecture au profit de Toulouse, Montpellier pourrait également accueillir le siège du Conseil ... dans son Parc des expositions.

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La carte des préfectures fixées par le gouvernement :

 

Une réorganisation casse-tête de l'administration, comme dans le Sud-Ouest

Pas simple de réorganiser les services au sein de chaque nouvelle entité . Encore moins dans celle dirigée par le PS Alain Rousset, l'Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, qui est devenue la région la plus grande de France, détrônant la Guyane. Bordeaux, désignée préfecture et siège de la région, récupère de nombreux services. Ses deux anciennes homologues, Limoges et Poitiers, ont eu quelques compensations : un rectorat pour les deux, la direction régionale en charge de l'agriculture pour l'ancienne capitale du Limousin, celle qui s'occupe de l'environnement et du logement ainsi que l'antenne régionale de l'Insee pour l'ex-préfecture de Poitou-Charentes. Les déménagements et les mutualisations vont donc pouvoir commencer. Entre 15 et 25% des agents devraient ainsi changer de poste. "Nous voulons éviter le plus possible les mobilités géographiques?; ce qui veut dire qu'il y aura beaucoup de mobilité fonctionnelle", expliquait en 2015 le préfet d'Aquitaine . Reste la question des hôtels de région de Poitiers et Limoges, qui vont devoir trouver une nouvelle fonction.

Le taux de chômage le plus élevé dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie

La nouvelle région dirigée par Xavier Bertrand est celle qui compte le plus fort taux de chômage : 12,5% à mi-2015, selon les dernières données de l'Insee . C'est 2,5 points au-dessus de la moyenne nationale. Le Nord-Pas-de-Calais-Picardie devance le Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées et Provence-Alpes-Côte-d'Azur. La lutte contre le chômage est l'objectif prioritaire affiché par Xavier Bertrand, tombeur de Marine Le Pen aux régionales avec l'appui de la gauche. L'ex-ministre du Travail a dévoilé lundi sur Europe 1 ses premières mesures : "prise en charge" des "charges sociales" et "d'une partie des frais de transports pour ceux qui prennent leur voiture pour aller travailler", ainsi qu'un "plan d'urgence" pour les agriculteurs et éleveurs.

Retrouvez notre infographie interactive en cliquant ici :



La Bourgogne-Franche-Comté à la traîne

La Bourgogne-Franche-Comté menée par la PS Marie-Guite Dufay apparaît comme le petit poucet des sept nouvelles régions : elle est la moins peuplée avec 2,8 millions d'habitants , derrière la Normandie (3,3 millions). Sur l'ensemble du territoire - Corse à part -, elle devance certes le Centre-Val-de-Loire mais reste nettement moins peuplé que la Bretagne ou les Pays de la Loire, qui n'ont pas fusionné. Un retard qu'elle ne comblera pas puisque la "BFC" est également la région qui augmente le moins en population : seulement 600 habitants supplémentaires entre 2012 et 2014, selon l'Insee. C'est également la moins dense et la moins riche après le Nord-Pas-de-Calais-Picardie , en PIB/habitant. 

Source: leJDD.fr

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