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Libération
Epouvantail

Vers un enterrement de la loi Macron 2

Animé par le souci de «faire simple», l'exécutif réfléchit à l'idée de trapper le texte pour le fusionner avec celui que prépare la ministre du Travail, Myriam El Khomri.
par Laure Bretton
publié le 4 janvier 2016 à 20h27

Une petite claque pour Macron, un grand ouf pour la majorité? Jusqu’alors repoussée par les principaux intéressés, l’idée d’une fusion des futures lois El Khomri et Macron 2 fait plus que son chemin au sommet de l’Etat. C’est passé quasiment inaperçu mais c’est bien l’hypothèse que semble défendre François Hollande en personne dans ses vœux au gouvernement, qu’il a prononcés lundi matin avant le premier conseil des ministres de l’année.

Le chef de l'Etat a déroulé son argumentaire connu sur la loi préparée par la ministre du Travail qui visera à «simplifier le Code du travail, à renforcer la négociation collective, à instaurer un compte personnel d'activité qui offrira aux travailleurs de nouveaux droits tout au long de leur vie professionnelle». Bref, une «grande réforme». Mais Hollande glisse incidemment que «des dispositions seront introduites pour saisir des nouvelles opportunités économiques, notamment celles offertes par la révolution numérique». Soit la raison d'être, presque mot à mot, du texte sur lequel travaille le ministre de l'Economie, pour les «nouvelles opportunités économiques» ou loi Noé. Porté par Emmanuel Macron, épouvantail de l'aile gauche de la majorité, ce texte aurait tout d'un nouveau chemin de croix pour la majorité, déjà en ébullition pour cause de déchéance de nationalité.

Dans l'entourage présidentiel, on explique que l'affaire n'est pas «totalement tranchée même si le souci de faire simple est manifeste». Mais selon une source gouvernementale, la loi El Khomri intégrera bien tout le volet emploi et numérique, basé sur les conclusions du rapport Mettling. Ce qui laisserait peu de matière à la loi Macron 2 et plaiderait, à tout le moins, pour son report au deuxième semestre afin d'alléger un peu le calendrier parlementaire de ce début 2016 déjà surchargé. Preuve que l'exécutif veut aller le plus vite possible dans le domaine de l'emploi, les nouvelles mesures que François Hollande a annoncées dans ses vœux et qu'il doit détailler le 18 janvier feront l'objet de décrets et non d'une loi.

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