Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Une simulation informatique fait naître une neuvième planète

Deux chercheurs de Caltech estiment qu’un corps dix fois plus massif que la Terre reste à découvrir dans le système solaire. Reste désormais à confirmer son existence.

Par 

Publié le 20 janvier 2016 à 20h00, modifié le 22 janvier 2016 à 09h36

Temps de Lecture 2 min.

Orbite possible de la neuvième planète expliquant les trajectoires elliptiques semblables d'objets de la ceinture de Kuiper.

Nibiru est de retour. A moins que ce ne soit Némésis. Ou bien une autre. Ces noms tirés de mythologies anciennes ont été utilisés pour désigner une hypothétique planète supplémentaire orbitant autour de notre Soleil, mais jamais observée jusqu’à présent. Cette idée un peu folle vient de refaire surface grâce aux calculs d’astronomes de Caltech publiés, mercredi 20 janvier, dans The Astronomical Journal. Selon eux, la présence d’un rejeton de plus dans notre système solaire expliquerait des anomalies astronomiques récemment constatées.

Quelque chose ne tourne en effet pas très rond dans notre voisinage. Depuis une dizaine d’années, des astres de la taille de Pluton ont été découverts en nombre au-delà de l’orbite de Neptune, baptisés transneptuniens, à plus d’une trentaine de fois la distance qui sépare la Terre du Soleil. Ces objets, tels Eris, Haumea voire, encore plus éloigné, Sedna, ont conduit en 2006 à débaptiser Pluton du titre de planète, afin de ne pas avoir à multiplier à l’infini le catalogue des planètes. Ironie de l’histoire, Mike Brown, découvreur d’Eris parfois surnommé le « tueur de Pluton », est l’un des auteurs de l’article proposant la neuvième planète.

En plus d’être massifs et nombreux, certains de ces objets ont aussi des orbites étranges, très elliptiques et qui, pour au moins six d’entre elles, semblent alignées dans la même direction. Ces configurations très improbables, 0,007 chance sur 100 selon les astronomes de Caltech, restaient mystérieuses jusqu’à ce que Mike Brown et Konstantin Batygin tentent de les expliquer en ajoutant une grosse planète dans le système qui, tel un berger, ramènerait son troupeau dans la même direction.

Orbites étranges

Et ça marche. Avec une masse dix fois plus importante que celle de la Terre, une taille de l’ordre de celle de Neptune et surtout une orbite très allongée, cette neuvième planète expliquerait les comportements anormaux de certains objets transneptuniens. Au plus près du Soleil, elle passerait à quelques centaines de fois la distance Terre-Soleil. Au plus loin, plus d’un millier. Et mettrait de dix mille à vingt mille ans pour faire le tour du Soleil, quand Pluton met deux cent cinquante ans. La confiance des chercheurs est renforcée par le fait que leur modèle prévoit pour d’autres astres des orbites étranges, perpendiculaires au plan du système solaire, déjà observées.

Cependant, la preuve ultime sera, bien sûr, une observation directe de cette nouvelle venue. Les deux astronomes ont en fait déjà commencé, sans succès, mais ils se donnent cinq ans avec les télescopes géants de 10 mètres à Hawaï pour réussir. Sans se décourager du fait qu’en 2013 une vaste étude cherchant des objets orbitant jusqu’à dix mille fois la distance Terre-Soleil avait fait chou blanc.

Ce n’est pas la première fois que sort d’une simulation une nouvelle planète. En 2008, par exemple, des calculs des Japonais Lykawka et Mukai avaient postulé l’existence d’un corps passant jusqu’à 80 fois la distance Terre-Soleil, mais personne ne l’a encore vu. A l’inverse, c’est par le calcul des anomalies orbitales d’Uranus qu’Urbain Le Verrier postula, au XIXe siècle, l’existence de Neptune, qui fut effectivement découverte par Johann Galle.

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.