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La France « malade du mal-logement », pour la Fondation Abbé Pierre

Selon le rapport annuel de la Fondation Abbé Pierre publié jeudi, le nombre de personnes sans domicile a augmenté de 50 % entre 2001 et 2012.

Le Monde avec AFP

Publié le 28 janvier 2016 à 08h19, modifié le 28 janvier 2016 à 12h35

Temps de Lecture 2 min.

Dans son rapport annuel publié jeudi 28 janvier, la Fondation Abbé Pierre dresse le tableau sombre d’une France « malade du mal-logement ». Hausse du nombre de personnes sans domicile, renonçant à se chauffer ou contraintes de vivre chez des tiers : de nombreux indicateurs sont dans le rouge.

  • Quinze millions de personnes concernées

Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre, précise que 3,8 millions de personnes sont mal logées et 12,1 millions de personnes sont « fragilisées », soit « 15 millions de personnes touchées, avec une intensité diverse, par la crise du logement ».

  • Augmentation du nombre de sans-domicile

Chiffre marquant, le nombre de personnes sans domicile : il a bondi de 50 % entre 2001 et 2012. Aujourd’hui, 141 500 personnes sont à la rue, logent à l’hôtel, sous un abri de fortune ou en centre d’hébergement.

  • Près d’un million de personnes en « surpeuplement »

Près de 2,9 millions de personnes vivent dans des conditions très difficiles, dont 2,1 millions ne possèdent pas d’eau courante, de WC intérieurs, de douche, de moyen de chauffage ou de coin cuisine, ou vivent dans un immeuble à la façade très dégradée. Et 934 000 personnes vivent en « surpeuplement accentué », c’est-à-dire qu’il leur manque deux pièces par rapport à la norme de peuplement.

Une manifestation contre le mal-logement, le 28 mars 2015 à Paris.
  • Une aggravation qui touche les plus pauvres

Pour M. Robert, cette « aggravation du mal-logement touche avant tout les classes populaires ». Les ménages les plus pauvres consacrent à leur logement 55,9 % de leurs revenus, une part trois fois supérieure à la moyenne (17,5 %). « Le logement est le reflet des inégalités, mais il est aussi accélérateur des inégalités », souligne M. Robert.

  • Une extrême pauvreté en hausse

L’extrême pauvreté, c’est-à-dire les personnes touchant moins de 40 % du revenu médian (660 euros par mois et par unité de consommation), qui avait diminué entre 1996 et 2002, est repartie à la hausse.

  • Le mal-logement crée des problèmes de santé

Entre mal-logement et problèmes de santé, c’est un cercle infernal que constate chaque jour la Fondation Abbé Pierre. Une question qui touche la précarité sous toutes ses formes : dans la rue, le manque d’hygiène aggrave l’état de santé des personnes déjà fragiles. En bidonville, la mortalité néonatale est huit fois supérieure à la moyenne. Et dans les logements indignes (600 000 en France), les problèmes respiratoires, intoxications ou allergies sont monnaie courante.

  • Des engagements politiques « reniés »

Côté politique, si la Fondation Abbé Pierre se félicite de « certaines avancées », comme le chèque énergie, qui doit remplacer en 2018 les tarifs sociaux de l’électricité et du gaz pour les ménages modestes, elle constate que certains engagements « ont été tout simplement reniés ».

C’est le cas de la garantie universelle des loyers, une des mesures phares de la loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (ALUR), votée en 2014 puis abandonnée car jugée trop coûteuse. Quant à certains objectifs annoncés, comme la construction de 500 000 logements par an, dont 150 000 logements sociaux, ils « sont bien loin d’être atteints », souligne le rapport.

  • Un appel à plus de « volontarisme politique »

La Fondation Abbé Pierre appelle une nouvelle fois les pouvoirs publics à agir, en particulier en construisant des logements, et surtout des logements sociaux accessibles aux ménages les plus modestes. Elle demande aussi que les pouvoirs publics logent les ménages reconnus prioritaires Dalo (droit au logement opposable), mènent une politique de prévention des expulsions locatives et des évacuations de terrain et régulent les marchés de l’immobilier.

« Engageons des politiques volontaristes !, propose M. Robert. Il reste un an et demi à ce gouvernement pour finir ce quinquennat. Il faut mettre à l’abri tous ceux qui sont en difficulté et il faut engager une véritable politique structurelle pour enrayer ce processus d’exclusion par le logement. »

  • Bilan et proposition de solutions avec Joaquim Suarez, porte-parole de la Fondation Abbé Pierre

Le Monde avec AFP

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