Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Christiane Taubira : « Il y a d’autres choses plus importantes que le rendez-vous de 2017 »

Malgré sa démission spectaculaire deux jours auparavant, l’ex-ministre de la justice était présente à New York pour donner une conférence sur le thème « liberté et égalité pour tous ».

Par  (New York, correspondant)

Publié le 29 janvier 2016 à 23h36, modifié le 30 janvier 2016 à 07h14

Temps de Lecture 2 min.

Christiane Taubira, à New York, le 29 janvier.

Le préfixe former (« ex ») devant « ministre de la justice » a été ajouté à la hâte sur les programmes. Mais, malgré sa démission spectaculaire deux jours auparavant, Christiane Taubira était bien présente à New York, vendredi 29 janvier, pour donner une conférence à l’invitation de l’université de New York sur le thème « liberté et égalité pour tous ».

Devant un amphithéâtre à majorité francophone, les organisateurs ont pris soin en préambule de préciser que les frais du voyage de Mme Taubira avaient été pris en charge par l’université et non pas par le contribuable français. Puis, l’ex-ministre, qui s’exprimait en français, a cité Condorcet en rappelant que le rôle de l’éducation est de rendre « les citoyens indociles et difficiles à gouverner ».

Balayant ses thèmes de prédilection, comme la laïcité ou le rôle de la puissance publique dans la lutte contre les inégalités qui permet « d’échapper au déterminisme des origines sociales », elle a appelé les étudiants « à se sentir responsables de la marche du monde » et à s’interroger sur leur capacité à le transformer pour combattre les égoïsmes et le rejet de l’autre.

Aisance oratoire

Son aisance oratoire et sa culture ont visiblement fait mouche devant un auditoire qui lui a réservé cinq bonnes minutes d’ovation debout, entrecoupée de « on t’aime ! » ou « 2017 ! ». Malgré cette sollicitude, l’avenir politique de Mme Taubira après son passage au ministère de la justice était visiblement la question qui fâche. « Je ne réponds pas à cette question parce qu’elle est nulle et non avenue », a-t-elle lâché, un brin agacée devant quelques journalistes à la sortie de la conférence. « Pour moi, il y a des sujets urgents, sérieux, qui appellent à ce que l’on mette toute son énergie pour les résoudre. Moi je suis incapable de raisonner par bonds. Je ne suis pas un kangourou de la pensée. C’est-à-dire le raisonnement qui consiste à passer de la présidentielle de 2012 à la présidentielle de 2017, lorsque la société et le monde sont dans cet état-là, je ne sais pas m’y résoudre et je ne ferai pas l’effort de m’y résoudre. »

L’ex-ministre de la justice a dit ne pas vouloir se « livrer au jeu des petites phrases », « je ne l’ai pas fait quand j’étais ministre, je ne le ferai pas après » ; et d’ajouter : « Quand on connaît les difficultés de gens, quand on sait à quel point ils sont démoralisés parce qu’ils craignent le déclassement social, parce qu’ils ne voient pas l’avenir de leurs enfants, il y a d’autres choses plus importantes que ma destinée, que le rendez-vous de 2017. » Puis, quand une journaliste lui a demandé si elle comptait rester loyale à l’égard de François Hollande, Mme Taubira est franchement sortie de ses gonds : « Que cela vous plaise ou non, je resterai loyale à l’égard du président de la République pour deux raisons : la première, c’est que lorsqu’un pays est en difficulté comme la France l’est, nous avons besoin d’institutions fortes ; ensuite parce que le président de la République mérite de l’estime, et c’est quelqu’un pour qui j’ai de l’estime. »

A une étudiante qui demandait s’il est nécessaire de s’intéresser à la littérature quand on fait de la politique, Mme Taubira a répondu que c’est même essentiel. « Je lisais beaucoup la nuit, le grand changement dans ma vie, c’est que maintenant je vais recommencer à lire la journée. » C’est tout ce que l’on saura pour l’instant du futur emploi du temps de l’ex-garde des sceaux.

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.