Le président du Zimbabwe, Robert Mugabe, a déclaré, vendredi 5 février, l’état de catastrophe naturelle dans plusieurs régions du pays où un quart de la population fait face à des pénuries de nourriture dues à la sécheresse.
Au total, « 2,44 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire, soit 26 % de la population » zimbabwéenne, un chiffre en hausse par rapport aux 1,5 million de personnes touchées au début de la sécheresse, selon un communiqué du ministre des gouvernements locaux et des travaux publics, Saviour Kasukuwere. Les zones rurales du pays sont affectées dans leur ensemble, a souligné le ministre.
Les réservoirs d’eau sont à moitié vides au Zimbabwe, où plus de 16 000 vaches sont déjà mortes en raison de la sécheresse et 75 % des récoltes ont été ravagées, ajoute le ministre. Dans les zones rurales, les villageois, privés de leur alimentation de base, sont contraints de consommer des fruits sauvages ou de réduire leur nourriture.
Niveau de précipitation « 75 % inférieur à la normale »
M. Kasukuwere, qui affirme que la majeure partie du territoire a reçu un niveau de précipitations de « 75 % inférieur à la normale », a annoncé que le gouvernement allait prendre des mesures pour limiter l’impact de cette sécheresse sur les habitants et le bétail.
Le président Mugabe estime que les sanctions, imposées par les pays occidentaux en raison des violations des droits de l’homme au Zimbabwe, ont aussi contribué à la baisse de la production agricole.
Ses détracteurs affirment par ailleurs que l’agriculture a été fragilisée par la réforme agraire qu’il a lancée en 2000, redistribuant les terres des fermiers blancs à la majorité noire. Le président Mugabe avait lui-même admis que les fermes étaient sous-utilisées et a décidé en novembre d’imposer les bénéficiaires de la réforme agraire.
Le Zimbabwe est victime d’une faible croissance, du chômage et du manque de trésorerie budgétaire, le tout aggravé par la sécheresse, cette année.
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