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Bové, leader des écolos européens?

La primaire en ligne des écologistes européens s'achève mardi, à l'issue d'une campagne presque passée inaperçue. Le Français José Bové est en compétition avec trois autres candidates, afin d'intégrer le tandem qui briguera la présidence de la Commission européenne.

Arnaud Focraud , Mis à jour le

Dernier jour d'une campagne qui aura duré deux mois et demi, sans jamais vraiment passionner. Depuis le 10 novembre, tous les résidents européens de plus de 16 ans peuvent départager quatre candidats écologistes à la présidence de la Commission européenne. Le vote numérique s'achève mardi soir à 18h, le dépouillement est prévu le lendemain matin.

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Deux d'entre eux formeront un ticket - une spécificité écologiste - qui sera soumis aux 28 dirigeants européens en juin, après les élections de mai qui renouvelleront le Parlement. Le Français José Bové est en lice avec trois femmes : les deux allemandes Rebecca Harms et Ska Keller et l'Italienne Monica Frassoni. Dans les faits, un écolo n'a pas vraiment de chance de succéder à José Manuel Barroso. "Je suis réaliste. A moins d'un raz-de-marée écologiste aux élections, ce qui n'a pas l'air d'être le cas…", reconnaît José Bové au JDD.fr. Mais l'eurodéputé précise que les deux vainqueurs auront aussi la tâche "d'incarner" la campagne des écologistes européens dans les 28 États membres.

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Un scrutin perturbé par des problèmes techniques

Face à cet enjeu moindre, la primaire sur Internet a peiné à mobiliser, malgré une série de débats organisés dans les principales villes européennes. Au final, l'expérience, inédite à cette échelle, devrait réunir un peu plus de 20.000 votes, sur les 100.000 espérés. La faute aussi à des difficultés techniques. Des personnes inscrites n'ont jamais reçu de mail de confirmation ou de code envoyé par SMS leur donnant accès au vote. José Bové estime "qu'un tiers des gens" (environ 10.000 personnes) n'ont ainsi pas pu déposer leur bulletin dans l'urne numérique.

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Difficile en outre de départager des candidats de différentes nationalités, méconnus d'une grande partie des sympathisants. Et aux programmes difficiles à départager. "Ce n'est pas un congrès politique avec des tendances. Il n'y a pas plusieurs lignes, même s'il y a des sensibilités, ce qui fait d'ailleurs que le tandem n'est pas inintéressant", explique José Bové. Un tandem qui, d'ailleurs, doit être paritaire. Cela signifie-t-il que la victoire de l'écologiste français est déjà assurée? "La parité chez les Verts, c'est compliqué. Cela peut être un homme et une femme, ou deux femmes", répond l'intéressé. Les résultats restent donc une grande inconnue, tant il est impossible de faire ressortir de cette consultation des favoris.

Déjà tête de liste dans le Sud-Ouest en France

Pour faire partie du duo gagnant, José Bové doit terminer dans les deux premiers ou même troisième, dans le cas où les deux Allemandes arriveraient en tête. Quoiqu'il arrive, l'ancienne figure altermondialiste est prête à mener les deux campagnes de front : celle dans toute l'UE pour les écologistes européens, l'autre en France pour briguer un nouveau mandat de député dans la circonscription Sud-Ouest, où il a été désigné tête de liste par Europe Ecologie - Les Verts . A l'inverse d'un Michel Barnier, qui avait renoncé à une investiture UMP en France pour se concentrer sur une candidature du PPE (de centre-droit) afin de prendre la tête de la Commission européenne.

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A l'échelle française, EELV aura déjà fort à faire pour conserver ses députés au Parlement européen : 14 élus en 2009 après leur succès électoral (16% des voix), passés à 16 en cours de mandature. Le parti espère en conserver au moins la moitié. Il recueille pour l'heure 7% d'intentions de vote, selon un sondage Ifop pour le JDD publié dimanche . Soit tout juste la barre pour espérer obtenir quelques sièges, si l'on s'appuie sur les résultats d'il y a cinq ans . "Ça va dépendre de nous, de notre capacité à donner envie de voter pour l'Europe", affirme José Bové, qui voit "un vrai espace politique" pour sa formation à côté des socialistes européens, habitués aux compromis avec le PPE au Parlement. L'écologiste a toutefois un regret : "Le gros problème, c'est qu'on va avoir une campagne très courte, en raison des municipales organisées deux mois plus tôt. Ce mélange n'est pas bon pour l'Europe."

Source: leJDD.fr

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