Enfants : lire des livres c’est bien, sur papier c’est mieux !
Devant un livre, le cerveau des enfants produirait des ondes bêta, synonymes d’attention soutenue. Bien plus que devant une tablette ou un téléphone…
Les méthodes de lecture rapide connaissent un nouvel essor à l’ère du numérique. Mais permettent-elles vraiment de comprendre un texte en profondeur ?
Lire le dernier tome de Harry Potter en 47 minutes, impossible ? C’est pourtant ce qu’a réalisé Anne Jones, sextuple championne du monde de lecture rapide, en 2007. Soit une moyenne de 4 200 mots par minutes, contre environ 200 à 400 pour un lecteur averti « normal ». De façon générale, des techniques pour lire plus vite sont proposées au moins depuis la fin des années 1950 et elles ont pris un nouvel essor à l’ère du numérique. Certaines applications partent par exemple du principe que les mouvements des yeux ralentissent la lecture et font défiler les mots un par un au centre de l’écran pour rendre ces mouvements inutiles.
Mais selon l’équipe d’Elizabeth Schotter, de l’université de Californie, qui a passé en revue les recherches sur la lecture, l’accélération se fait au détriment de la compréhension. Notre vitesse de lecture est peu limitée par les mouvements des yeux, qui ne surviennent que pendant 10% du temps de lecture, et dépend surtout des processus cognitifs liés au traitement du langage et des informations évoquées. Impossible donc de la tripler et de lire 600 à 700 mots par minute, comme le font communément les pratiquants de ces méthodes, sans dégrader la compréhension. Woody Allen évoquait d'ailleurs en 1995 toute la profondeur avec laquelle ces techniques permettent d'entrer dans un texte : « J’ai pris un cours de lecture rapide […] et ai été capable de lire Guerre et paix en 20 minutes. Ça parle de la Russie. »
Pour Elizabeth Schotter et ses collègues, pas de secret : ce n’est qu’en lisant régulièrement, afin d’enrichir son vocabulaire et ses connaissances générale, que l’on peut progressivement augmenter sa vitesse, car on intègre alors plus vite les notions véhiculées.
Et qu’en est-il des véritables « monstres » de la lecture rapide ? Donald Homa, de l’université d’Arizona, a étudié deux de ces champions, capables de lire plus de 15 000 mots par minutes (soit un livre de taille standard en moins de six minutes). Sa conclusion ? Ils ont développé une dextérité remarquable pour tourner les pages.
K. Rayner et al., So much to read, so little time : how do we read, and can speed reading Help ?, Psychological Science, en ligne le 12/01/2016.
Devant un livre, le cerveau des enfants produirait des ondes bêta, synonymes d’attention soutenue. Bien plus que devant une tablette ou un téléphone…
Pour trouver la réponse à un problème, la clé est d’identifier rapidement quel type de résolution il nécessite. Et pour cela, rien de tel que d’en enchaîner un grand nombre.
Voir le visage de l’enseignant est important pour bien distinguer les différentes syllabes.
Le ministère de l’Éducation nationale vient de transmettre un guide aux professeurs des écoles, qui leur recommande de privilégier la méthode syllabique pour l’apprentissage de la lecture. La réalité scientifique est plus nuancée.
Anticiper les problèmes de lecture au moins un an à l’avance grâce
à la mesure de l’activité cérébrale : telle est la promesse d’une étude américaine récente. L'objectif étant de mettre en place des interventions précoces et ciblées.
Lire tout Harry Potter dans la journée, telle est la promesse des nouvelles applications de lecture rapide. Ces méthodes séduisent parfois les acheteurs, mais elles sont trompeuses : on perd en compréhension ce qu'on gagne en vitesse.