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Sauve qui peut la gauche

Le premier ministre se débat. Il tente de s’extirper de l’opération rafistolage que François Hollande a voulue et que les Français ont jugée sévèrement et, ce faisant, il se pose en concurrent.

Publié le 18 février 2016 à 03h17, modifié le 19 février 2016 à 11h55 Temps de Lecture 2 min.

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Le président François Hollande et le premier ministre Manuel Valls, à l'issue du Conseil des ministres du nouveau gouvernement. A l'Elysée, à Paris, le mercredi 17 février.

Plus François Hollande se veut rassembleur, plus Manuel Valls tranche et découpe. Plus le président de la République joue les Raminagrobis, plus son premier ministre tente de s’extirper de ses filets.

Ainsi va le couple exécutif, à quinze mois d’un rendez-vous présidentiel particulièrement hasardeux, où rien n’est encore établi et où tout prête à supposition. A commencer par cette phrase, lancée par le premier ministre, lundi 15 février au soir, lors d’une réunion publique à Corbeil-Essonnes (Essonne) : « Ma voie – à moins que ce ne soit ma voix – correspond, plus que jamais, à ce dont ce pays a besoin. » Si près de la présidentielle, il fallait oser clamer « ma voie ».

Manuel Valls a osé, parce qu’il est sur la défensive, pris à revers par le remaniement ministériel du jeudi 11 février, qui n’était pas le sien. Un remaniement qui semble le projeter deux années en arrière, avec le retour au gouvernement de Jean-Marc Ayrault, aux affaires étrangères. Et le voilà flanqué de trois écologistes et d’autant de radicaux de gauche.

Tout ce replâtrage, voulu par François Hollande dans la foulée du départ de Laurent Fabius, a été fait pour démontrer que la gauche ne s’est pas réduite comme peau de chagrin, que ses bouts épars peuvent encore être raccommodés, que le président sortant a encore une chance de rassembler son camp, alors que les résultats tardent, et qu’une partie de la gauche se sent trahie.

opération rafistolage

Mais il est la négation de tout ce que M. Valls avait défendu et obtenu en mars 2014, lorsqu’il avait conquis Matignon dans la foulée du désastre municipal : gouverner sur une ligne claire, en visant la cohérence et la constance. Alors, le premier ministre se débat. Il tente de s’extirper de cette opération rafistolage que les Français ont jugée sévèrement et qui menace de l’entraîner, derrière le président, dans les abysses d’impopularité.

Le ministre des affaires étrangères Jean-Marc Ayrault (à droite) lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, à Paris, le mardi 16 février. A sa droite, Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'Etat auprès du premier ministre, chargé des relations avec le Parlement, et le premier ministre Manuel Valls.

De nouveau, Valls fait du Valls. Il assume, bravache, sa fermeté sur l’immigration, se revendique « républicain » et « social-réformiste », défend le triptyque « sécurité, laïcité, baisse du coût du travail », qui est sa ligne depuis qu’il est à Matignon. Il prévient qu’il restera un briseur « de tabous » jusqu’à la fin du quinquennat. Ce faisant, il attaque bille en tête la vieille gauche, tout en prenant soin de se positionner nettement moins libéral que son très populaire ministre de l’économie, Emmanuel Macron, qui commence à lui faire de l’ombre.

Valls veut rester aux avant-postes de la recomposition de la gauche et, pour tenter de rendre l’opération irréversible, décrète la sécession : d’un côté, la gauche qui « assume » ses responsabilités, de l’autre, celle qui la « fuit ». Deux gauches « irréconciliables », martèle-t-il, dans une condamnation sans appel de l’idée qu’une primaire, qui irait « de Mélenchon à Macron », puisse être organisée pour sélectionner le candidat en 2017.

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