Allocations dégressives, hausse des cotisations, contrats courts taxés... Syndicats et patronat se retrouvent ce lundi sur le sujet épineux de l'assurance-chômage.

Allocations dégressives, hausse des cotisations, contrats courts taxés... Syndicats et patronat se retrouvent ce lundi sur le sujet épineux de l'assurance-chômage.

L'Express

A compter de ce lundi après-midi, syndicats et patronat vont commencer à négocier une nouvelle convention d'assurance chômage. Autrement dit, les règles de l'indemnisation des demandeurs d'emploi pour les deux ans à venir. Un texte crucial alors que le chômage s'est installé à un niveau record et que l'Unédic, qui gère l'indemnisation, enregistre une dette de 25,9 milliards d'euros.

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>> L'infographie présente les principales pistes défendues pour l'heure par les différents acteurs. Survolez-la pour accéder aux positions et aux arguments de ceux qui se sont déjà prononcés.

Aucun tabou pour le gouvernement

Le gouvernement n'aura son mot à dire qu'en cas de désaccord des partenaires sociaux. Mais François Hollande et ses ministres se sont déjà passé le mot pour rappeler qu'il fallait faire des économies et rendre le système d'indemnisation plus "incitatif". En sous-texte, l'idée que les allocations chômage à la française sont trop "généreuses". Le gouvernement n'exclut aucune piste, y compris celle d'une dégressivité des indemnités, hypothèse non négociable pour la plupart des syndicats de salariés.

Taxer les CDD, l'obsession des syndicats

Hormis la CFTC, ces derniers semblent pour l'heure opposés à toute remise en cause des droits des chômeurs: la durée maximale d'indemnisation (24 mois et 36 mois pour les plus de 50 ans) ; la règle du "un jour cotisé = un jour indemnisé" ; la durée d'affiliation, qui permet de prétendre au chômage après quatre mois travaillés ; l'indemnisation maximale ; et bien sûr le "taux de remplacement", la part de l'ancien salaire remplacé par l'allocation chômage.

Ils proposent plutôt d'aller chercher de nouvelles recettes et une solution met déjà tout le monde d'accord dans leur camp: augmenter les cotisations patronales des entreprises qui multiplient les CDD courts. Ces contrats sont responsables d'une grande partie des inscriptions à Pôle emploi, alors que les salariés sont souvent réembauchés peu de temps après par le même employeur. Les cotisations patronales sur les contrats courts sont déjà majorées, mais les syndicats veulent augmenter les "malus" en les appliquant à l'intérim et aux CDD d'usage.

L'activité réduite dans le viseur du patronat

L'idée fait bien sûr bondir le patronat. Le Medef refuse pour l'heure de dévoiler ses propositions, tout comme l'UPA, mais l'on peut déjà parier que ce ne sera pas la piste retenue, au même titre que d'autres hausses de cotisations. Côté patrons, l'unanimité pourrait plutôt se dégager autour d'une refonte de l'indemnisation des chômeurs qui cumulent allocations chômage et petit salaire. La CFDT veut elle aussi "vérifier l'utilisation de ce dispositif".

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