Toujours plus de précarité pour les femmes et pour les jeunes. L'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a publié, mercredi 29 janvier, une étude sur le marché du travail en France, portant sur ces trente dernières années. Un bilan contrasté qui comporte de réelles améliorations et de profondes dégradations.
- La situation des jeunes se dégrade
En 1975, le taux de chômage des jeunes âgés entre 15 et 24 ans était de 7 %. En 2012, le taux de chômage de ceux-ci atteint 24 %, quand celui des 25 et 49 ans est de 9 %.
En l'espace de quarante ans le taux de chômage des plus jeunes a été multiplié par plus de trois, une série de paliers à la hausse étant successivement franchis après de courtes rémissions. La jeunesse, qui est une priorité pour chaque nouveau gouvernement fraîchement installé, peine de plus en plus à s'insérer sur le marché du travail.
- Les cadres mieux lotis que les ouvriers
Sur longue période, ce sont les ouvriers non qualifiés qui ont payé le plus lourd tribut. Déjà de 10 % en 1982, leur taux de chômage a doublé en trente ans, pour atteindre 20,4 % en 2012. Durant la même période, le taux de chômage des cadres est resté relativement stable, passant de 3,2 % à 3,7 %. Aujourd'hui plus qu'hier, l'absence de qualification est un véritable frein à l'insertion professionnelle. Les diplômes et les formations qualifiantes demeurent des remparts, contre la précarité et le chômage.
- Des femmes qui travaillent plus…
En 1975, 60 % des femmes de 25 à 49 ans exerçaient une activité professionnelle. En 2012, le taux d'activité des femmes de cette tranche d'âge est de 80 %.
Selon l'Insee, « la tertiarisation de l'économie, un progrès technique ou organisationnel, qui s'accorderait mieux avec certains profils de compétences, un niveau d'éducation plus élevé pour les femmes » sont à l'origine de cette forte hausse.
- … mais qui sont davantage touchées par le sous-emploi
En revanche, la précarité touche davantage les femmes que les hommes. En 1975, 16 % des femmes travaillaient à temps partiel. En 2012, elles sont 30 % (contre 7 % pour les hommes). Parmi elles, une sur quatre souhaiterait travailler davantage.
A noter que sur les trente dernières années le taux de chômage des femmes s'est sensiblement rapproché des hommes, il était de 2 % pour les hommes et de 5 % pour les femmes en 1975. Il est en 2012 de 10 % pour les femmes et de 9,7 % pour les hommes. Ainsi, le chômage fait aujourd'hui partie des domaines où l'égalité homme-femme est pratiquement atteinte.
Mbeko Tabula
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